A peine élu aux commandes de l’UDC du Valais romand, Donald Moos déclenche, déjà, une première polémique. Mercredi, le successeur de Cyrille Fauchère nous a accordé un entretien pour évoquer ses prises de position sur internet. En effet, l’Ayentôt diffuse ou partage de nombreux sujets controversés sur les réseaux.

Donald Moos nous reçoit à Sion, dans les bureaux de sa fiduciaire. Si l’interview le confronte à plusieurs de ses affirmations, toutes récentes (publiées entre 2020 et 2021), l’homme assume ses positions ouvertement complotistes.

Des thèses controversées
Plusieurs éléments avancés dans cette interview sont contestés scientifiquement. D’autres sont assimilables à des théories complotistes. Cet entretien et les propos rapportés ont été validés par Donald Moos. Nous avons fait le choix éditorial de relayer l’intégralité de ses déclarations. «Le Nouvelliste» se distancie toutefois de cette lecture des événements, notamment sur l’élection truquée de Donald Trump, les chiffres de la mortalité du vaccin, les fausses victimes du Covid, l’association du virus à une arme biologique, la diffusion intentionnelle du virus et son financement, l’Etat profond, la mainmise des mondialistes sur la société et leurs exécutants et la possibilité d’un assassinat téléguidé de George Floyd et le «Great Reset» (plan mondial de contrôle, de manipulation et de destruction de la population).

Vos prises de position sur les réseaux sociaux sont-elles conciliables avec la fonction de président de parti?

Il y a une prise de position avant la présidence de parti, plus libre, que celle après ma prise de fonction. Aujourd’hui, je commente peu, mais je fais suivre des éléments qui me paraissent pertinents.

Vous estimez, par exemple, que Donald Trump est un rempart face à une conspiration mondiale contre Dieu et l’humanité. Pouvez-vous détailler votre pensée?

J’ai fait cette réflexion après une lettre de l’archevêque Vigano sur la situation politique et sociale des Etats-Unis de l’époque.

Ce personnage est passablement contesté. Dans ses lettres, il dénonce un vaste complot contre l’Eglise et l’humanité tout entière.

Beaucoup de personnes sont controversées. Même Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine, est contesté. Lorsqu’on voit quels sont les liens d’intérêt de ses contradicteurs, on est en droit de se poser des questions.

Sur les réseaux sociaux, le mois dernier, vous écrivez: «A quand le retour de Donald Trump, véritable président élu?». L’élection américaine était truquée, selon vous?

D’après de nombreux témoignages, l’élection américaine a été totalement truquée. C’était déjà le cas il y a quatre ans, mais Trump a été élu parce qu’il a obtenu un résultat surprise supérieur aux attentes des manipulateurs de votes. Le problème, c’est que les tribunaux n’osent pas empoigner le sujet à bras-le-corps en raison de fortes menaces.

Le contrôle de la population à travers le pass sanitaire et le traçage systématique font partie de l’agenda mondialiste.

En juin 2020, vous partagez un article intitulé «George Floyd a été délibérément assassiné par un policier, juste à temps pour déclencher des émeutes raciales». Tiré du site complotiste «crash-de-bug.fr», l’article explique en substance que la mort de George Floyd a été téléguidée par les mondialistes pour garder le contrôle de l’humanité. Ce meurtre aurait pour seule ambition de «détourner le peuple de la véritable menace qui pèse sur nous tous: des mondialistes malfaisants».

Que le cas de George Floyd soit de cette nature est dans l’ordre du possible. Il y a d’autres meurtres de ce type, mais tant qu’une véritable enquête n’aura pas été menée, il y a toujours une incertitude sur qui ordonne quoi. Si j’ose un parallèle historique, en plus de l’archiduc d’Autriche, il a fallu l’assassinat du député socialiste français Jean Jaurès, vivement opposé à la guerre, pour arriver au déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Vous évoquez une incertitude sur qui ordonne quoi. Dans ce cas, si on en croit l’article, ce sont les mondialistes malfaisants et démoniaques qui méprisent les êtres humains.

C’est possible. Est-ce que cette affaire a servi précisément à ça, je ne peux pas le dire, mais il est fort possible qu’il y ait des gens qui cherchent à déstabiliser la société.

Une sorte de convergence malsaine d’intérêts particuliers dirige la société.

Si l’on en croit la mouvance complotiste QAnon, nous vivons dans une société gouvernée par un Etat profond en mains de pédocriminels. Est-ce vrai, selon vous?

Les pédocriminels, je ne sais pas. C’est peut-être vrai, peut-être pas. En revanche, qu’une sorte de convergence malsaine d’intérêts particuliers dirige la société, ça me semble assez évident. A part la presse, tout le monde le constate. Quand on voit que tous les pays ont pris les mêmes mesures dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, il faut croire qu’il y a un mouvement de fond à l’arrière-plan qui dit quoi faire. Et non seulement il le dit, mais il est suivi.

Qui est le chef d’orchestre?

Lorsqu’on constate que les gestionnaires de fonds BlackRock et Vanguard sont les actionnaires principaux de la plupart des multinationales pharmaceutiques, alimentaires, chimiques, etc., cette énorme concentration de pouvoir financier supérieure à la puissance financière de la plupart des Etats a de quoi inquiéter. Bill Gates, George Soros (ndlr: milliardaire et philanthrope américain), les Clinton, Schwab (ndlr: président du Forum économique mondial), etc., n’en sont que les exécutants visibles.

Vous êtes ouvertement complotiste?

Non, selon l’esprit des lumières, je soumets l’évolution de la société à ma pensée critique. Les complotistes sont ceux qui organisent le complot, pas ceux qui identifient les problèmes.

Vous êtes donc un éveillé?

Si vous appelez un éveillé quelqu’un qui remet en question le fonctionnement du monde actuel, on peut dire oui.

Les complotistes sont ceux qui organisent le complot, pas ceux qui identifient les problèmes.

Le mois dernier, vous partagez les propos d’Alain Benajam, figure complotiste francophone. Voilà un extrait: «Créer des réseaux de résistance est vital pour nous, pour l’humanité et nos enfants. Laissons tomber les politiciens et leurs élections bidons qui ne font que nous distraire. Le peuple est nu, sans organisation efficace, qu’attendons-nous pour fédérer les réseaux qui, çà et là, s’organisent.» Le président de parti que vous êtes ne croit-il pas en la politique?

M. Benajam a des analyses intéressantes, mais elles s’appliquent à la France. Au niveau de la politique française, on peut comprendre que les gens doutent de leurs dirigeants. L’action des élites n’y est pas au service des citoyens lambda, mais d’intérêts particuliers. En Suisse, le politique a encore une certaine prise sur les affaires de la société, notamment grâce au droit d’initiative et de référendum. La force de ce pays réside dans la démocratie directe.

La politique est un nuage de fumée si une élite souterraine nous gouverne, non?

Si on laisse les élites faire ce qu’elles veulent, la politique ne sert à rien. C’est le cas dans l’Union européenne, mais ce n’est pas encore le cas en Suisse.

Vous vous montrez très virulent sur le vaccin. Selon vous, c’est «un instrument de thérapie génique expérimentale». Le «pseudo-vaccin» serait également «plus dangereux que la maladie». Aujourd’hui, en Suisse, 11 207 personnes sont décédées du Covid. Selon Swissmedic, 150 personnes qui avaient développé des effets secondaires graves sont mortes, mais «rien n’indique concrètement que le vaccin ne soit à l’origine du décès». C’est un mensonge?

A-t-on fait des autopsies post-décès sur les personnes décédées après avoir été vaccinées? La réponse à cette question est taboue. Les statistiques de Swissmedic sont-elles biaisées? Voilà une question que les journalistes devraient se poser. Selon les statistiques officielles européennes «Eudravigilance», au 17 octobre 2021, il y a eu 28 107 morts du vaccin et 2 927 589 effets secondaires en Europe.

Qui sont ces «charlatans imbibés de jus corrosifs de la corruption, encensés par les médias soudoyés, qui font la leçon aux vrais scientifiques bienfaiteurs de l’humanité» que vous évoquez dans une publication de juillet dernier?

Je ne me souviens pas précisément de la publication en question. Si ça concerne les chiffres du Covid, ça peut être lié au fait que dans 94% des dossiers médicaux de prétendues victimes du Covid qui ont été révisés par le CDC américain (Centres pour le contrôle et la prévention des maladies), la cause directe de la mort n’était pas le Covid. Je m’interroge également sur le fait que ce virus a été élaboré en laboratoire, comme l’affirmait en avril de l’année passée le docteur Luc Montagnier, Prix Nobel de médecine. Cette année, on apprend par le Congrès américain que des organismes officiels américains (NIH – EcoHealth Alliance) ont financé l’élaboration du virus dans un laboratoire chinois.

Le virus est donc d’origine humaine, selon vous?

On a pris un virus existant et on l’a amélioré pour en faire un virus plus transmissible et pathogène. Une véritable arme biologique qui a nécessité le dépôt officiel de 73 brevets. A ce stade on ne peut plus parler d’un accident fortuit.

On a pris un virus existant et on l’a amélioré pour en faire un virus plus transmissible et pathogène.

Dans quel but?

Je reprendrai les mots du président Macron: «C’est la guerre.» Ça me semble assez évident. Faire autant de dégâts à la société: décès, faillites, surendettement, affections psychiques graves, interruption des chaînes d’approvisionnement. Tout ça n’a pas été provoqué par amour de l’humanité.

Mais quelles sont les motivations? C’est l’asservissement des peuples?

Aujourd’hui, on a la preuve que le virus a été élaboré en laboratoire. On ignore encore comment il a été répandu, le pangolin a bon dos, mais l’explication semble plutôt bancale. On ne crée pas des virus de cette nature sans objectifs. Il y a une volonté de chambouler la société, c’est évident. Pour quelles raisons? C’est encore difficile à les déterminer, mais le contrôle de la population à travers le pass sanitaire et le traçage systématique font partie de l’agenda mondialiste. En attendant, l’économie mondiale est à terre et elle se remettra difficilement.

Vous dites que le virus a été diffusé intentionnellement, mais quel est l’intérêt de «mettre l’économie mondiale à terre»?

En dehors du contrôle de la population, il s’agit de rendre les foules dociles par la peur, afin de les préparer au «Great Reset» ouvertement annoncé par Klaus Schwab.

Et selon vous, qui cherche à contrôler la population?

Pour savoir à qui profite le crime, il faut suivre la piste de l’argent. Mais tant qu’une enquête sérieuse n’aura pas été menée, on n’aura pas de certitude.

Le comité directeur de l’UDCVr silencieux, l’UDC suisse se distancie
Contacté pour réagir aux propos de leur président, le comité directeur de l’UDC du Valais romand se refuse, pour l’heure, à tout commentaire. Sur les réseaux sociaux, l’ancien président de la section UDC de Martigny, Alexandre Moret, s’est quant à lui positionné favorablement à la démission du nouveau président Donald Moos.

La vice-présidente de l’UDC suisse, la Genevoise Céline Amaudruz «prend ses distances» et recadre Donald Moos. Contactée par le RTS, elle dit attendre «de la retenue» de la part du président de la section cantonale. «Il ne peut pas propager ce genre de thèses en disant que répandre la théorie du complot, ce n’est pas la partager.» Selon la vice-présidente, l’Ayentôt ne doit plus «s’engager à titre personnel».

Le virus comme arme biologique, l’élection américaine, l’Etat profond: les thèses complotistes de Donald Moos, président de l’UDCVr

Donald Moos défend des thèses complotistes. Il s’exprime pour la première fois sur ce sujet depuis sa nomination le 9 octobre dernier à la tête de l’UDCVr.