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«Le sexe non consenti est un viol»: pour le Collectif Femmes* Valais, la loi doit changer

Le Collectif Femmes* Valais lance un appel pour que la définition pénale du viol, jugée dépassée, soit modifiée. Le groupe s’est exprimé dans le cadre de la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, qui a lieu mercredi 25 novembre.

23 nov. 2020, 17:00
Les questions autour des violences sexuelles font partie des thèmes centraux des collectifs nés lors de la grève du 14 juin 2019.

«Quand ce n’est pas oui, c’est non. Le sexe non consenti est un viol.» Redéfinir le viol dans la loi, c’est le cheval de bataille actuel du Collectif Femmes* Valais et des autres groupes romands de la Grève féministe et des femmes*. En marge du 25 novembre, Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, ils visibilisent cette question qu’ils estiment prioritaire.

Le viol: un homme, une femme, la pénétration et la contrainte

Reposons le contexte. Aujourd’hui, la justice reconnaît un viol uniquement quand celui-ci a été commis par un homme sur une femme, avec la pénétration du pénis dans le vagin. L’acte sexuel doit avoir été commis à la suite de l’usage d’un moyen de contrainte et la femme victime doit parvenir à le prouver.

Or, aux yeux du collectif, cette définition est «archaïque» et exclut nombre de situations de souffrance. Notamment celles où les victimes se sont figées, ne se sont pas débattues et ne peuvent donc prouver une contrainte. «Nombre d’actes non consentis, tels que des pénétrations anales ou orales, ne sont en outre pas considérés comme des viols et les hommes ne sont pas considérés comme des victimes», ajoutent les Valaisannes.

22%
la part des femmes en Suisse qui ont subi des actes sexuels non désirés

Le non-consentement devrait être le critère décisif

Les groupes féministes exigent alors que la notion de consentement remplace celle de contrainte. Mais c’est quoi exactement, le consentement? «C’est pouvoir dire «oui» de manière totalement libre, sans pression, en connaissance de cause. Il doit être enthousiaste et réversible. Ce n’est pas parce qu’on a dit «oui» une fois que c’est «oui» pour une autre», précise Anne Darbellay. La nouvelle définition du viol et des autres violences sexuelles devrait donc considérer l’absence de consentement comme le critère décisif.

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Les militantes ont aussi noté qu’en Suisse, 22% des femmes ont subi des actes sexuels non désirés au cours de leur vie (selon une enquête de l’institut Gfs.bern pour Amnesty International) et que 12% ont eu un rapport sexuel contre leur gré. Alors que la part des victimes portant plainte s’élève seulement à 8%.

Le sujet est déjà sur la table politique à Berne. En 2014, une proposition de révision a été acceptée par le Parlement. Le texte est toujours en discussion devant les Chambres fédérales et devrait être finalisé d’ici à l’été 2021. 

Une bougie en mémoire des victimes

Dans le cadre du 25 novembre, le Collectif Femmes* Valais a aussi appelé la population à allumer une flamme solidaire, mercredi soir à 18 heures. Les Valaisannes et Valaisans pourront disposer une bougie à leur fenêtre, sur la place de leur village ou devant leur maison de commune en mémoire aux femmes victimes de violences. «Ce symbole marquera une lumière d’espoir.» 

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