Avec "Naissan ce des pieuvres", qui décrivait le rapport au corps et à la sexualité d'une adolescen te s'adonnant à la natation syn chronisée, puis "Tomboy", où elle posait la question de l'identité sexuelle en toute pudeur, Céline Sciamma s'est imposée comme l'un des grands espoirs de la nouvelle vague féminine montante. Et pour cause, la réalisatrice française issue de la prestigieuse Fémis a passé son enfance à économiser le moindre sou pour aller au cinéma. Aujourd'hui, la jeune cinéaste déclare volontiers avoir saisi le rôle du metteur en scène en découvrant "Les parapluies de Cherbourg" de Jacques Demy. Avec son troisième long-métrage, elle franchit un palier supplémentaire, réussissant un véritable "geste de cinéma". Ren contre.
Céline Sciamma, qu'est-ce qui vous a donné envie de tourner ce film?
Le point de départ, c'est vraiment une démarche d'observateur: j'avais envie d'aller vers ces filles qui circulent dans les grands magasins, de...