«Sur place, je me suis pris une énorme claque», s’exclame d’emblée Shams Abou El Enein (28 ans). Ce réalisateur valaisan, né à Saillon, a tourné un documentaire sur les migrants qui attendent pendant des années que leur sort soit défini sur l’île de Samos, en Grèce. Il y a passé un mois en 2019 pour vivre une aventure humanitaire avec sa compagne, étudiante en médecine. «J’avais pris la caméra au cas où, mais n’avais pas prévu d’en revenir avec un film», souligne-t-il.
A peine arrivé près de ce «hostpot» – un camp de premier accueil où les migrants sont logés durant la première phase de leur processus légal de demande d’asile –, il a eu la respiration coupée devant la misère découverte. «Il y a de la place pour 700 personnes dans ce lieu et elles sont 4500 à y vivre dans des conditions terribles. Jamais je n’aurais pu l’imaginer.»...