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Le bitcoin fait un flop auprès des habitants de Zermatt

Le bitcoin n’a pas séduit les citoyens de Zermatt: en 2020, aucun ne l’a utilisé pour payer ses impôts ou pour d’autres transactions. Malgré ce flop, la commune valaisanne reconduit l’expérience l’an prochain.

06 déc. 2020, 16:00
Les citoyens de Zermatt pouvaient payer leurs impôts en bitcoins. Aucun d’entre eux n’a utilisé ce moyen.

Romy Biner-Hauser doit se rendre à l’évidence: aucun de ses administrés n’a utilisé de bitcoins pour payer ses impôts communaux ou s’acquitter de transactions jusqu’à 150 francs au guichet du contrôle des habitants en 2020. «Je suis étonnée et je n’ai pas d’explication», réagit, songeuse et un brin déçue, celle qui vient d’être réélue à la tête de Zermatt.

Quelques citoyens avaient pourtant dit leur intérêt pour la cryptomonnaie, et la présidente, qui aime «vivre avec son temps et innover», y voyait un beau défi pour sa commune qui devenait ainsi la deuxième de Suisse à accepter les paiements en bitcoins après Zoug, en 2016.

«Encore un peu tôt»

Avant de se lancer, la municipalité de Zermatt avait «soigneusement analysé» la solution développée par Bitcoin Suisse SA fondée en 2013, notamment les aspects légaux et de sécurité. Concrètement, les citoyens pouvaient effectuer leurs paiements en bitcoins, puis Bitcoin suisse échangeait la monnaie virtuelle en francs suisses et transférait le montant en francs suisses sur le compte bancaire de la municipalité. Selon Romy Biner-Hauser, les citoyens étaient bien informés de la possibilité qui leur était offerte. La presse, notamment, s’en est fait largement écho.

Accélération attendue

Sollicitée par Keystone-ATS, la société Bitcoin Suisse ne commente pas l’insuccès de la monnaie virtuelle à Zermatt. Armin Schmid, son responsable des crypto-paiements, précise par écrit: «Les récentes annonces de Worldline et Paypal vont accroître la sensibilisation aux paiements numériques avec Bitcoin et Ether. Nous sommes encore assez tôt et l’adoption va s’accélérer rapidement en Suisse tout au long de 2021.»

A Zermatt, l’expérience, sans conséquence financière pour la commune, va être reconduite. «Nous referons un bilan dans une année», précise Romy Biner-Hauser.

Entre 50 et 100 transactions

A Zoug, le bitcoin est une réalité. «La ville est très ouverte à tout ce qui touche à la cryptomonnaie et la blockchain», constate Armin Schmid.
Depuis 2016, «nous avons enregistré au total entre 50 et 100 transactions», précise le service de communication de la ville. Le volume de transactions devrait augmenter dès 2021 au niveau du canton, car il sera alors possible de payer en bitcoins «des impôts jusqu’à 100 000 francs».

Pour l’heure, les transactions vont jusqu’à 100 francs et concernent les services du contrôle des habitants. La ville de Zoug se dit «très satisfaite» de cette solution et attachée à «acquérir de l’expérience avec les nouvelles technologies en tant qu’administration». Une dizaine de magasins et d’entreprises acceptent également le bitcoin comme moyen de paiement.

Keystone-ATS

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