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La hiérarchie canine, mythe ou réalité? Par Romaine Spahr

08 janv. 2019, 11:01
Romaine Spahr, vétérinaire comportementaliste.

La hiérarchie, décrite dans l’observation du fonctionnement des meutes de loups, régit-elle également nos rapports à nos chiens de compagnie? Est-ce que la famille-meute s’apparente dans son fonctionnement à une meute de loups?

Si on admet qu’un modèle théorique a pour unique raison d’être, le fait qu’il est capable d’éclairer une majorité de situations observées, le concept de hiérarchie peut-il être validé?

On ne peut qu’admettre que tout groupe humain, de chiens, ou autres, doit être structuré pour fonctionner. La hiérarchie chez les loups permet d’attribuer à chaque membre une fonction précise en minimisant au maximum les conflits et en permettant la chasse de grosses proies, tout en assurant la sécurité du groupe. La pression de la survie a généré ce système de rôles. La hiérarchie n’est donc pas une règle absolue mais une adaptation à un milieu donné.

Et chez nos chiens de compagnie, comment s’organise la structure pour fonctionner et assurer le bien-être de ses membres? Il faut admettre que dans cette cohabitation, le chien est largement plus compétent que l’humain pour lire ses émotions, que l’humain n’est capable de se mettre au niveau canin et de décrypter les expressions corporelles et le langage non verbal. La cohabitation de deux espèces suppose une connaissance basique réciproque des modes de fonctionnement.

Si on définit la hiérarchie comme une organisation sociale fondée sur des rapports de subordination, notre famille-meute répond à ce critère. Les militants anti-hiérarchie se focalisent sur l’aspect pratique de l’intégration de ce concept aux méthodes d’éducation. Il est vrai que depuis une vingtaine d’années, les méthodes et la conception de l’éducation ont complètement changé. On est passé d’une méthode dure, punitive à une éducation basée sur le jeu, la récompense et le renforcement positif.

Le résultat est bluffant, les chiens travaillent avec joie dans un esprit ludique, sans pour autant oublier que le référant indicateur reste toujours l’humain. Mais finies les séances où on retourne le chien, où on lui retire la gamelle sous le nez pour lui apprendre à tolérer. L’animal est tellement plus subtil que ces méthodes tiennent d’un travail à la truelle sur de la fine porcelaine. Néanmoins la cohabitation suppose le respect de règles du groupe et une acceptation du leadership qui reste entre les mains de l’humain.

En savoir plus : Le site de la pratique vétérinaire des Champs Neufs

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