PASCAL DÉCAILLET journaliste
«La Belgique, c'est fini». Jacques Neirynck, vendredi matin, a été très clair: ce pays qu'il définit lui-même comme totalement artificiel, né du Congrès de Vienne (1815) et de la Révolution belge de 1830, où l'on a obligé à vivre ensemble des communautés qui ne le voulaient pas, est mort.
Belge lui-même, ayant côtoyé Brel à l'école, vu la Gestapo venir chercher un enfant juif dans sa classe, travaillé comme ingénieur dans un Congo colonial digne de Tintin, le conseiller national démocrate-chrétien sait de quoi il parle.
Et la Suisse?
Les latins, les germanophones risquent-ils un jour le divorce? Dans l'absolu oui, bien sûr: nul Etat n'est éternel.
Pourtant, la manière dont s'est tissé notre pays, notamment depuis 1798, ou 1848, la patiente construction d'une culture politique commune, au-delà des langues, des confessions, de la plaine ou de la montagne, de la ville ou de la campagne, peuvent...