BLAISE HOFMANN écrivain
Imagine 300 étudiants réunis dans l'aulad'un gymnase vaudois pour visionner le documentaire «Au-delà des rêves (2009)», une heure de témoignages d'immigrés sénégalais venus chercher l'eldorado en Italie, en France ou en Suisse. Imagine ce documentaire projeté dans une quarantaine de villages sénégalais pour évoquer les déceptions qui attendent en Europe ceux qui veulent à tout prix se sauver en pirogues.
Sans m'attarder sur la qualité du documentaire, j'aimerais raconter ici ce qui a suivi la projection: une heure et demie de questions aux réalisateurs, lentement remplacées par un débat houleux, enfin l'intervention d'une étudiante:
Il faut que ces gens s'intègrent. Les bons immigrés, ça va, mais ceux qui, en Suisse, s'habillent à l'africaine, comme dans votre film, ouste!
Tollé d'indignation, «facho!», huées de protestation, «raciste!», 299 étudiants se lâchent contre la camarade aux propos... courageux.
Peu importe que cette étudiante ait répété les mots de ses parents,...