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Jean Suter et l’architecture moderne. La chronique de Sylvie Doriot Galofaro

12 oct. 2018, 10:00
Sylvie Doriot Galofaro, ethno-historienne de l’art.

Le 22 septembre, l’ancien architecte cantonal Bernard Attinger introduit le livre «Jean Suter, un pionnier de l’architecture moderne en Valais» publié par l’Etat (SBMA), lors du vernissage. Cet événement s’est passé dans l’aula du collège de la Planta, construit justement par cet architecte né en 1912 à Vevey et décédé à Sion en 1993. Emu, Bernard Attinger raconte comment Jean Suter a été son maître d’apprentissage et comment le Vaudois a adopté le Valais. 

Jean Suter aime intégrer ses bâtiments dans la pente. Le même jour, la SIA organise des visites guidées des constructions de Suter: la villa Le Lézard (1946) érigée directement dans un mur en schiste, la villa Héritier (1950) à Gravelone ou le Nid d’Aigle (1956) à Sion.

L’émission «Les pieds sur terre» du 4 octobre à Canal 9, sous la houlette de Fabien Gilloz, filme l’hôtel Crans-Sapin (1961), construit par Suter à Crans-Montana, un hôtel mentionné par la commission du prix du Patrimoine suisse, section Valais romand, dans sa plaquette sur les hôtels historiques. Ce grand rectangle au toit à un pan légèrement incliné s’adapte au terrain. Dans l’émission, l’architecte Pierre Cagna explique pourquoi Suter est en porte-à-faux avec les promotions qui se sont construites dans la station. L’hôtel Crans-Sapin devient exemplaire de cette architecture moderne, sobre; à l’intérieur, ses meubles vintage révèlent les lignes pures dessinées par Suter.
Maria Portmann, conservatrice des monuments historiques au SBMA et rédactrice du livre explique que Suter a construit sur pilotis ses maisons de vacances à Saint-Gingolph selon les principes du Corbusier. Suter réalise aussi la piscine de la Blancherie à Sion comme l’a écrit Sophie Providoli ou des centres commerciaux, tel le Métropole (1970), toujours selon les principes modernes.

L’architecture moderne sera discutée lors d’une table ronde à La Chaux-de-Fonds, le 17 novembre, pour terminer le parcours du Clou rouge, un clou de 1,7 mètre que Magali Reichenbach, présidente de Patrimoine suisse, section Valais romand, a fait transporter du Valais aux sections romandes, comme déjà décrit dans ma chronique «Hans Erni et le Clou rouge» du 16 mars. Le site du Clou rouge a été vu par 27 000 personnes et révèle une mise en valeur du patrimoine de la Suisse romande. www.leclourouge2018.ch

A La Chaux-de-Fonds, la Villa turque (1917) du Corbusier sera ouverte au public à l’occasion du Clou rouge, planté à 11 heures; cette architecture moderne est un témoin pertinent qu’il est nécessaire de reconnaître et de protéger. La journée se terminera par une conférence de Bernard Zumthor «Qu’est-ce que le patrimoine?» au Club 44, à 17 heures. En Valais, cette architecture moderne est maintenant signalée par ce livre consacré à Jean Suter. A découvrir!

 

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