Plusieurs journaux, dont votre quotidien préféré, ont consacré des dossiers à un phénomène nouveau: la décroissance. Nous avons eu droit à de nombreux témoignages de ces «objecteurs de croissance» qui ont pour slogan: «Travaillez moins pour vivre mieux!»
L'idée est séduisante. Je rêve de faire comme cette personne, célibataire, qui a réduit son temps de travail de 20%. Surtout que, si mes renseignements sont bons, il doit encore lui rester un salaire mensuel avoisinant les 8000 francs. Il est à l'évidence plus facile de décroître dans ces conditions. Je fais le calcul pour une famille de quatre personnes: si l'on me garantit 32 000 francs de salaire mensuel, c'est décidé, je décrois. Quitte à m'acheter des habits neufs le moins souvent possible et à renoncer à mon véhicule. Et je suis même d'accord d'objecter à déjeuner. Je commanderai «décroissant» au moment du café.
Mais pour vivre mieux en travaillant moins,...