Le Grand Conseil valaisan a clairement refusé la mise sur pied d'une Commission d'enquête parlementaire voulue par la gauche concernant les retards survenus sur le chantier de l'autoroute A9 dans le Haut-Valais.
Seule l’UDC est venue au secours de la gauche. «La CEP est le seul moyen de savoir ce qui bouille dans cette marmite», a déclaré son chef Jean-Luc Addor.
Un net refus
«Je pose une question à 400 000 francs : que pourrait apporter une CEP composée de miliciens?», a demandé Brigitte Diserens au nom du PLR. «Nous n’avons pas besoin d’une CEP, mais de kilomètres d’autoroute. Vous voulez chercher des cadavres et vous n’allez trouver que des souris qui nous coûteraient des millions», a ajouté Beat Rieder, le chef du groupe PDC du Haut.
«On recherche dans le passé et on rate l’avenir», a lancé Graziella Walker Salzmann, la cheffe du groupe chrétien-social du Haut. Pour Nicolas Voide, le chef du PDC du Bas, la mise en place d’une CEP mettrait en péril le travail de 400 personnes. «Le chantier de l’A9 dans le Haut-Valais est le chantier le plus surveillé du canton», assure Laurent Léger, le président de la Commission de gestion.
Le chef du groupe PDC du Centre, David Théoduloz a rappelé que le conseiller d’Etat Jacques Melly «a communiqué de manière régulière et transparente», lors de conférences de presse, en répondant aux questions du Grand Conseil et en se rendant sur place avec la commission thématique.
Cette demande de CEP est «une pub politico-électorale», estime encore Brigitte Disserens, comme d’autres intervenants.
Problèmes reconnus
Les intervenants ont reconnu qu’il y a des problèmes. Un problème de personnel avant tout, puisqu’il manque toujours un chef d’office. «Les personnes qui ont quitté leurs fonctions l’on fait pour des raisons personnelles », a rappelé Graziella Walker Salzmann, «une CEP ne règlerait rien».
La réponse du Conseil d’Etat
Jacques Melly est visiblement fâché par cette demande de CEP ou plutôt par les mots utilisés par les socialistes et les UDC, qui veulent semer «le doute et la suspicion».
Le conseiller d’Etat a déclaré que «sur un chantier de 3 milliards, il y a forcément des problèmes techniques. Il y en a bien lorsque l’on construit une villa.» Il a rappelé que certains tronçons ont été bloqués par des oppositions et des recours. Pour les questions financières, «le chantier est surveillé par l’Inspection cantonale des finances, par l’Office fédéral des routes et par l’Inspection fédérale des finances»
Concernant le personnel spécialisé désespérément recherché, Jacques Melly a annoncé que deux engagements devraient être réalisés la semaine prochaine. Pour le chef d’office, «nous sommes à bout touchant». Jacques Melly a aussi rappelé que le chantier de l’A9 dans le Haut-Valais avance et qu’actuellement 400 personnes y travaillent.