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Enfance volée: victime de placements forcés, une Valaisanne sort du silence

Née à Coire et établie en Valais depuis seize ans, Margrit Künzli vient d'envoyer une demande d'indemnisation pour son enfance volée. La septuagénaire est l'une des 20'000 victimes en Suisse des mesures de coercition à des fins d'assistance ou de placements hors de leur famille jusqu'en 1981.

25 févr. 2015, 06:30
Margrit Künzli, 70 ans, a été une enfant placée de force dans les années 40 à 60.

Le Valais compte 640 personnes victimes de mesures de coercition à des fins d'assistance ou de placements hors de leur famille jusqu'en 1981. Il en existe environ 20'000 en Suisse, selon des estimations. Depuis septembre dernier, ces victimes peuvent demander réparation pour le tort causé dans leur jeunesse et qui a eu des conséquences importantes sur leur vie d'adulte. "On m'a volé 42 ans de ma vie! C'est quand même beaucoup", raconte Margrit Künzli. Cette septuagénaire, née à Coire et établie en Valais depuis 1999, est l'une de ces victimes. Elle vient d'envoyer sa demande d'indemnisation à Berne. Une manière d'être, enfin, reconnue dans son statut de victime.

"Traitée comme une criminelle"

Car jusqu'à aujourd'hui, Margrit Künzli ä dû vivre avec sa culpabilité. Unue culpabilité qui n'avait pas lieu d'être. "On m'a traitée comme une criminelle dans ma jeunesse, alors que je n'avais strictement rien fait!", souligne-t-elle, les yeux mouillés. Raconter son parcours semé d'embûches difficilement surmontables pour une enfant lui coûte en énergie. "Chaque fois que je replonge dans le passé, je revis les moments noirs. C'est assez dur", confie-t-elle entre deux silences.

Placée dès l'âge de 3 ans

Mais Margrit Künzli veut témoigner de ce vécu qu'elle a subi. "Il faut qu'on dise ce qui s'est passé, que les gens sachent!", s'exclame-t-elle. Elle raconte avoir été placée de maisons en maisons depuis l'âge de 3 ans, au divorce de ses parents. Son tuteur l'a mise dans de nombreuses institutions, Pro Juventute l'a placée dans une famille de paysans maltraitante; Margrit Künzli a même passé quelque temps dans la prison pour femmes Hindelbank dans le canton de Berne à la fin de son adolescence. "Je n'avais plus goût à la vie, je priais pour mourir." La jeune femme prend même des médicaments pour en finir. Elle est cependant sauvée in extremis. Son parcours douooureux durera jusqu'à ses 42 ans.

Découvrez les détails de la vie de Margrit Künzli et comment elle s'en est sortie, dans nos éditions payantes de mercredi.

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