SYLVIE OBERSON, historienne
Aplanir, raboter, uniformiser, bref standardiser, est dans l'air du temps. Jugée conforme à l'exigence de rentabilité économique, cette tendance règne depuis longtemps dans le domaine privé. Car si la singularité est belle, elle semble coûteuse par les temps qui courent.
Que dirait le libéral lausannois Benjamin Constant - pour qui «La variété c'est de l'organisation; l'uniformité, c'est du mécanisme. La variété c'est la vie; l'uniformité c'est la mort» - s'il voyait les exigences de standardisation qu'ont entraînées dans son sillage les besoins de la libéralisation des échanges commerciaux?
Or ces exigences commandent dorénavant aussi au secteur public. Notamment dans le domaine de la formation. Elles ont commencé par le haut de la pyramide - ce fut le processus de Bologne pour les hautes écoles. C'est dorénavant la formation obligatoire, visée par le projet HarmoS (l'harmonisation de la scolarité obligatoire est une priorité de la Conférence suisse des...