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Deux objets cantonaux soumis au vote en Valais le 18 mai

Si les trois objets fédéraux accaparent l'attention, il ne faut pas oublier que le 18 mai prochain, les Valaisans se prononceront sur un salaire minimum à 3'500 francs, ainsi que sur la loi sur les soins de longue durée.

24 avr. 2014, 07:46
L'initiative valaisanne est moins contraignante que sa soeur nationale: elle propose un salaire minimum de 3'500 francs au lieu de 4'000 francs.

Deux objets cantonaux seront soumis aux Valaisans le 18 mai: une initiative pour un salaire minimum de 3500 francs et la loi cantonale sur les soins de longue durée. Si le premier provoque de vifs débats, le second est peu controversé dans le Valais romand.

L'initiative valaisanne pour un salaire minimum a été lancée par La Gauche valaisanne en 2008 déjà. Elle prévoit le versement d'un montant de 3500 francs bruts treize fois l'an (ou 3800 francs douze fois l'an) pour un travail à plein temps.

Selon le comité d'initiative, plus de 20'000 travailleurs sont concernés dans le canton. Un "oui" dans les urnes le 18 mai devrait leur permettre "de vivre décemment et de ne pas tomber à l'aide sociale".

Faite sur mesure

L'initiative valaisanne se veut plus souple que son homologue fédérale (4000 francs par mois pour 42 heures hebdomadaires). Ses auteurs disent l'avoir conçue "sur mesure" pour le canton.

Pour certains secteurs en difficulté, comme l'agriculture, le texte prévoit un salaire minimum possible de 3000 francs. Ceci pour autant que ces secteurs soient soumis à une Convention collective de travail (CCT) de force obligatoire.

Les apprentis aussi

L'initiative valaisanne introduit aussi un salaire minimum pour les apprentis, soit par exemple 700 francs versés treize fois pour la première année. Actuellement, les montants varient énormément d'une branche à l'autre, précise le comité d'initiative.

Le but est de "revaloriser l'apprentissage". Certains craignent toutefois que de nouvelles contraintes salariales ne découragent les patrons à embaucher des apprentis.

Olivier Cottagnoud, président du comité d'initiative, se veut rassurant: plusieurs branches versent déjà des salaires comparables, voire supérieures, à leurs apprentis, indique-t-il. Et si un patron ploie sous un surplus de charges, "la loi d'application devra prévoir de lui accorder des aides publiques financées via les économies faites à l'aide sociale grâce au salaire minimum".

La droite opposée

L'initiative est soutenue par l'ensemble de la gauche valaisanne, les syndicats, le syndicat paysan Uniterre et quelques élus de partis bourgeois. Les Verts valaisans y sont favorables, émettant toutefois une réserve sur le salaire minimum pour les apprentis.

L'initiative a été rejetée par le Grand Conseil en décembre 2012 par 98 voix contre 23. Elle est farouchement combattue par les partis de droite. La Chambre valaisanne de commerce et d'industrie, l'Association valaisanne des entrepreneurs, l'Union valaisanne des arts et métiers, la Chambre valaisanne d'agriculture, Gastro Valais ou encore l'Association hôtelière du Valais recommandent également le "non".

Selon eux, le salaire minimum est "une fausse bonne idée". Il "accroît les disparités salariales et sociales, entraîne l'exclusion des plus faibles du marché du travail et fragilise les CCT et la structure économique".

Fronde haut-valaisanne

Le 18 mai, les Valaisans se prononceront également sur la loi cantonale sur les soins de longue durée. Un référendum contre le texte a été lancé en 2011 par la gauche et les milieux syndicaux haut-valaisans. Il a récolté 3627 signatures, dont seulement 300 provenant du Valais romand.

Les référendaires contestent notamment une disposition de la loi qui prévoit que les résidents de homes au bénéfice d'une fortune nette imposable supérieure ou égale à 100'000 francs, devront prendre en charge entre 5 et 20% des frais des soins prodigués. Selon eux, il s'agit d'une charge "antisociale et irresponsable".

Selon les syndicats, plus de 51'000 contribuables disposent d'une fortune supérieure à 100'000 francs en Valais. Ils craignent que cette loi ne les dépouille totalement.

Valais romand favorable

La loi sur les soins de longue durée a été acceptée par le Grand Conseil en septembre 2011. Le référendum s'y opposant n'a guère rencontré de succès dans la partie francophone du canton.

Même le PS du Valais romand soutient la loi et rejette le référendum. Dans le camp des partisans de la loi figurent également le PDC et l'UDC du Valais romand ainsi que les Verts. Le PLR ne s'est pas encore prononcé.

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