FRANÇOIS-XAVIER PUTALLAZ professeur
On peut comprendre la décision du Conseil fédéral de ne pas interdire actuellement le port de la burqa dans les lieux publics. Mais les justifications qu'on en donne sont discutables.
D'abord, il n'y aurait qu'une poignée de femmes concernées en Suisse. N'est-ce pas un argument qui conduit à la conclusion inverse? Autant en parler maintenant que leur nombre n'est pas élevé, car il serait bien plus périlleux de le faire si elles étaient nombreuses.
Ensuite «le port de la burqa ou du niqab ne constitue pas une atteinte aux droits fondamentaux de la femme qui y a librement consenti» («Le Nouvelliste» du 27 février 2010). Veut-on faire croire que le consentement libre justifierait pareille atteinte aux droits fondamentaux? Mais aucune démocratie ne peut fonctionner sur de tels principes!
Si on teste un médicament dont les dangereux effets secondaires sont disproportionnés, le consentement libre de n'importe quel patient...