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Cybercriminalité: les propositions de Sébastien Fanti

L'avocat sédunois Sébastien Fanti propose des méthodes inédites pour lutter contre la cybercriminalité.

27 juin 2015, 08:00
L'avocat sédunois appelle au rassemblement.

Sébastien Fanti, le Préposé valaisan à la protection des données et à la transparence a participé cette semaine au Forum sur la sécurité intérieure organisé à Berne. Il est venu donner une conférence sur les réseaux sociaux et la sextorsion, en compagnie de son alter ego robot Noa Wallis. L’homme de loi a été fidèle à lui-même: audacieux, avant-gardiste, hardi et «en décalage normatif» comme il aime à le dire. Cela a plu aux médias suisses allemands qui l’ont notamment invité sur le plateau de la SRF. Un peu moins au Procureur général de la Confédération, lorsque Sébastien Fanti a proposé d’abolir purement et simplement le fédéralisme en matière de lutte contre la cybercriminalité…

Sébastien Fanti, vous avez vraiment dit ça?

Oui! Et je le redis. Le système actuel génère des barrières inutiles et ne fonctionne pas! Quand on ne dispose des ressources que pour résoudre deux cas sur 150 en matière de phishing, les pirates savent qu’ils ont peu de risques de se faire pincer et si, par extraordinaire, cela devait arriver, les peines sont de toute façon infinitésimales, à l’aune de celles prononcées dans les pays voisins.

Que proposez-vous?

Il faut centraliser les compétences et créer une «computer crime unit», à l’instar de ce qui se pratique dans d’autres pays. Notre système actuel est un luxe. Prenons un exemple concret, Apple va publier un nouveau système d’exploitation pour ses téléphones. La licence des logiciels forensiques permettant d’accéder aux données coûte environ 1700 francs. Les 26 polices cantonales vont devoir investir ce montant, alors que l’on pourrait créer une centrale d’achat à l’échelon national et réduire notablement les coûts.

On a l’impression que c’est une course de toute façon perdue d’avance…

Oui, les cybercriminels ont actuellement un clic d’avance. Le seul moyen de tenter de résorber ce retard, c’est d’engager les meilleurs spécialistes et de les réunir dans une structure d’élite. Et cela a un coût. La recherche de synergies est une autre piste de réflexion, de même que la création d’iProcureurs qui réguleraient les réseaux sociaux, par le biais de rappels à la loi, pour pacifier les débats notamment. Quand on n’a pas de moyens, on se regroupe. Il faut aussi totalement revoir la manière de penser la politique criminelle, en l’axant sur la préservation des victimes, plutôt qu’en tentant de sévir après une tentative.

Retrouvez l'intégralité de cette interview dans nos éditions payantes du samedi 27 juin.

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