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Coronavirus - Ensemble, ils font l’Hôpital (4/4): Julie Delaloye opère au cœur de la pandémie

L’Hôpital du Valais est une mosaïque de compétences professionnelles. Le Nouvelliste a choisi quatre collaborateurs de quatre secteurs différents pour vous raconter leur quotidien depuis le début de l’épidémie. Zoom sur Julie Delaloye, médecin intensiviste et infectiologue.

14 avr. 2020, 05:30
Pour Julie Delaloye, la dimension humaine est essentielle dans la prise en charge des patients.

Elle est celle qui vit la crise à son épicentre. Julie Delaloye est «au cœur du poumon épidémique» en tant que médecin intensiviste, mais aussi plongée dans la recherche comme infectiologue.

Autrement dit, elle conjugue le savoir au terrain. «Nous devons accumuler les nouvelles données scientifiques qui nous arrivent notamment de France ou d’Italie pour comprendre les traitements», explique-t-elle. Le passé, lui, opère comme laboratoire. «Nous avons traversé plusieurs épidémies (SARS, MERS, Ebola, etc). Nous sommes préparés, mais nous devons nous adapter».

Fusion de certains services, changements d’unités, outils de protection, une notion du risque accrue, la pandémie dicte un rythme nouveau. Mais pas seulement. Elle témoigne aussi de «l’extraordinaire flexibilité du monde des soignants», relève Julie Delaloye.

Les meilleurs soins scientifiques s’accompagnent d’une part d’humanité.
Julie Delaloye, médecin intensiviste et infectiologue

Une dimension humaine importante

La sensibilité s’inscrit en filigrane de la crise sanitaire. La médecin le répète, «gardons tout ce qu’il y a d’humain dans cette épidémie». Pour pallier la solitude de la maladie. «Les meilleurs soins scientifiques s’accompagnent d’une part d’humanité».

L’infectiologue pense également à la relation que cultive le personnel médical avec les proches. Eux aussi, souffrent. «Pour les cas aux soins intensifs, il y a une implication sur la survie. Les familles doivent comprendre la gravité de la situation. Nous dialoguons avec elles au jour le jour pour qu’elles soient informées de l’évolution de santé du patient».

Si elles sont privées de contacts directs, les familles se montrent «compréhensives», assure-t-elle. De quoi, aussi, ôter une charge mentale aux soignants. Même si globalement, le moral est bon «La solidarité entre nous est très portante», reprend la médecin.

L’écho de la littérature

Médecin, chercheuse, mais aussi femme de lettres, Julie Delaloye dresse un parallèle entre la crise actuelle et des œuvres qui l’ont porté sur la voie médicale. La poète, lauréate du Prix de la vocation en 2008, évoque «La Peste», d’Albert Camus ou encore «La Montagne magique» (ndlr: et son sanatorium international de Berghof) de Thomas Mann.

«Ces ouvrages ont marqué mon adolescence. Aujourd’hui, face à cette situation, je trouve une résonance de ces classiques». La détresse respiratoire, l’imminence de la mort ou encore l’isolement façonnent des univers qui se cristallisent désormais dans la réalité des soignants.

«Nous vivons cette période comme des médecins, mais aussi comme des êtres humains. Elle affecte notre identité et notre quotidien». Reste qu’ils se mobilisent pour que chacun puisse retrouver le sien.

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