«Chaotique» est probablement l’adjectif qui décrit le mieux la situation actuelle sur la route de la Fontaine à Vétroz, au sud de l’école primaire de Bresse. Lundi matin, le ballet des véhicules venant de l’est et de l’ouest tentait tant bien que mal de mener sa chorégraphie à bien.

Au casting, principalement des parents venus déposer leurs enfants, mais aussi du trafic de transit qui, à en croire les riverains, n’a fait qu’augmenter ces dernières années, rendant la rue désagréable pour les piétons. «Je fais désormais ma promenade matinale plus tard», confesse Charly Wuilloud.

Jeudi matin, la file de voitures s’étendait jusque devant la maison de Gaudiane Söderberg, qui vit à environ 100 mètres de l’école de Bresse.

Il fait partie des 19 riverains à avoir fait opposition à la mise à l’enquête publique parue le 2 décembre dernier pour l’aménagement d’une voie de dépose le long de la route de la Fontaine avec mise en place d’une circulation à sens unique.

«La file de voitures arrive parfois jusque devant chez nous. L’année passée, mon fils était en 8H et je lui demandais la plus grande prudence jusqu’à l’école. S’il était encore dans les niveaux 1H à 5H, je ne le laisserais pas y aller seul», déclare Gaudiane Söderberg, une voisine qui habite à 100 mètres de l’école.

Déposer les plus grands…

Pourtant, les changements entrepris par la commune ont pour but principal «d’assurer la sécurité des élèves qui empruntent la route de la Fontaine en évitant que les voitures se parquent, comme elles le faisaient jusqu’alors, sur cette rue», assure Stéphane Papilloud, conseiller municipal chargé du projet.

Les changements ont pour but principal d’assurer la sécurité des élèves qui empruntent la route de la Fontaine.

Stéphane Papilloud, conseiller municipal en charge des travaux publics

La construction d’une voie de dépose fait partie des nouveautés. «Ce n’est, par définition, pas un endroit fait pour s’arrêter. Elle est dédiée aux parents dont les enfants sont plus âgés et qui n’ont pas besoin d’être accompagnés jusque dans la cour», rappelle le conseiller municipal chargé des travaux publics.

Or les parents semblent empruntés face à ce nouvel aménagement. Beaucoup ont tendance à s’arrêter au début de la voie, créant alors des bouchons. «Mais selon la police municipale, qui assure une présence régulière, les habitudes commencent à rentrer», rapporte Stéphane Papilloud.

…et les plus petits

Mais, depuis janvier 2022, neuf classes de 1H à 3H ont été déplacées du Pavillon à l’école de Bresse. «En général, on ne laisse pas des enfants aussi jeunes venir seuls, et les parents qui les déposent en voiture les accompagnent jusqu’à la cour», fait remarquer Gaudiane Söderberg. Afin d’adapter le lieu à ce genre de cas de figure, une dizaine de places de stationnement ont été aménagées à l’est du bâtiment. Un nombre restreint choisi à dessein, afin de ne pas rendre la zone trop attractive pour les voitures, comme argumenté dans le rapport technique réalisé par le bureau de génie civil ARC.

Sur ce point, Stéphane Papilloud adopte un avis minoritaire au sein du Conseil municipal. «L’arrivée des petits niveaux signifie environ 180 élèves supplémentaires, soit entre 60 et 70 véhicules entre deux et quatre fois par jour. Il faut donc un parking assez conséquent pour correspondre à cette réalité», insiste le conseiller municipal.

Il faut proposer une solution plus pratique.

Martin Söderberg, riverain de la route de la Fontaine

Selon les riverains, dissuader les gens d’emprunter la voiture en limitant les places de parc n’est pas suffisant. «Il faut proposer une solution plus pratique. Une nouvelle route à deux sens, qui relie la route des Ateliers à un grand parking au sud de l’école, pourrait améliorer la situation», affirme Martin Söderberg.

Manque de planification

La mise à l’enquête prévoit d’instaurer un sens unique à l’est du bâtiment scolaire, sur la route de la Fontaine, ce qui provoque la grogne des habitants. Ces derniers, dans leurs lettres d’opposition, souhaiteraient réserver aux riverains l’accès à la rue. Or Stéphane Papilloud rappelle qu’il n’est pas possible de mettre en place une signalisation «à la carte», étant donné que tout changement doit être avalisé par la Commission cantonale de la signalisation routière.

En règle générale, les riverains s’interrogent: une planification de la circulation a-t-elle été faite en marge de l’agrandissement de l’école de Bresse? «Un plan à long terme doit prendre en compte l’augmentation progressive de la population», précise Martin Söderberg.

Il n’y a jamais eu de réflexion à long terme autour de ce centre scolaire.

Stéphane Papilloud, conseiller municipal en charge des travaux publics

Et au conseiller municipal chargé des travaux publics d’acquiescer. «Il n’y a jamais eu de réflexion à long terme autour de ce centre scolaire. Avec cette solution récemment mise en place, j’ai paré au plus urgent mais elle n’est évidemment pas idéale et mériterait que l’on s’y penche plus en détail», concède-t-il.

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