A peine rentrée de Turquie, où elle jouait mercredi, la pianiste montheysanne Béatrice Berrut partage avec enthousiasme l’impression lumineuse de «gens absolument formidables, d’une salle à l’acoustique splendide et d’une très belle écoute». Mais aussi le sentiment d’une sourde menace planant sur cette lumière fragile, un obscurantisme aux aguets et un pouvoir politique oppressant. Ce contraste saisissant, l’artiste – que l’on devine d’une grande sensibilité – le voit encore accentué par une carrière de concertiste internationale qui amène, forcément, une conscience aiguisée du monde. Conscience que parvient à apaiser et adoucir la musique dans ce qu’elle peut avoir de plus noble.
La guérison de l’âme
Son troisième album, «Metanoïa», résonne comme un écho à cette dualité ombre-lumière. La notion, empruntée au grec ancien, le psychanalyste Carl Gustav Jung la définit comme une «transformation et guérison de l’âme par les forces du subconscient qui permettent aux éléments conflictuels et contradictoires de...