Elle nous accueille dans le jardin, en chandail et baskets. Ses cheveux gris, qu'elle porte répandus sur les épaules comme une collégienne, n'arrivent pas à la vieillir. Dans son domaine de Vérossaz, un paradis posé sur un coin de prairie qui correspond à son besoin de «s'enraciner quelque part», Christine Aymon sculpte, peint et dessine un monde de fantaisie, inspiré de légendes vieilles comme le monde. L'année de ses 55 ans et de la sortie d'«Ouvrir», un beau livre illustré, l'Etat du Valais lui décerne son Prix culturel. Christine Aymon s'est fait une place un peu à part chez les plasticiens de Suisse romande. Elle ne fait partie d'aucune chapelle de l'art contemporain, ose un hyperréalisme kitsch bien éloigné des modes, parle de son époque par métaphores, à travers ses «bonshommes en bois».
S'ouvrir à mille vies
Ces personnages grandeur nature, qu'elle sculpte, peint, brûle et habille d'oripeaux colorés, racontent...