Dans son tout-terrain, Soeur Marie Michelle, 73 ans, file à 100 kilomètres à l'heure, le voile au vent, sur les 800 kilomètres de route qui séparent Yaoundé, la capitale du Cameroun, à la région de l'Adamaoua. Elle suscite au passage quelques frayeurs aux poules et aux chèvres qui paressent au bord de la route. Il faut faire vite. Les 90 derniers kilomètres de piste qui la séparent de sa destination ne sont pas goudronnés et la pluie menace; le risque d'enlisement dans la terre rouge de l'Adamaoua devient trop important. Sa folle course n'est ralentie que par les péages où des hommes parfois lourdement armés exigent leur dû. Au bout de la route se trouve le dernier projet en date de Soeur Marie Michelle et de la congrégation de sainte Jeanne-Antide Thouret: la construction d'un hôpital à Galagala près de Ngaoundal.
Une région reculée
Excentré et pauvre en industrie, l'Adamaoua,...