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Coronavirus: l’épidémie reste sur le plateau atteint depuis plusieurs semaines

Les données épidémiologiques de la semaine du 8 au 14 mars montrent des foyers à Zermatt, Port-Valais et Vouvry. Les écoles et les crèches restent touchées et des observations en Israël et en Italie montreraient que les enfants – même petits – sont beaucoup plus contaminés par les nouveaux variants.

18 mars 2021, 18:00
Infographie-semaine du 8 au 14 mars

La situation épidémiologique de la semaine du 8 au 14 mars en Valais ressemble furieusement à celle de la semaine précédente. Le principal foyer reste celui de la vallée de Zermatt, sans doute «aussi parce que l’intensité des tests effectués chez des personnes asymptomatiques y est actuellement plus importante qu’ailleurs suite aux mesures mises en place» par le canton, note Nicolas Troillet, épidémiologiste et remplaçant du médecin cantonal.

Le Chablais compte aussi une augmentation du nombre de cas, notamment à Port-Valais et à Vouvry. «Le virus circule actuellement plus dans cette région, sans qu’un foyer important ou un événement particulier y ait été mis en évidence», répond Nicolas Troillet. Les écoles restent touchées avec 37 cas et 289 quarantaines. Elles concernent des élèves à Monthey, Martigny, Sion et Collombey.

Des crèches sont aussi parfois concernées par des contagions, parmi le personnel ou parmi les enfants. C’est le cas d’une structure d’accueil lors de la semaine écoulée et d’au moins une seconde structure au début de cette semaine. Ce phénomène n’est pas nouveau, selon Nicolas Troillet qui assure que «l’attitude dans les crèches est similaire à celle appliquée dans les écoles primaires. Les isolements et les quarantaines y sont pratiqués au niveau individuel ou plus largement selon les situations rencontrées.»

Mais, comme dans les écoles, il semble que ce qui prédomine à la décision de mettre en quarantaine ou de dépister ne soit pas toujours clair. «Lors d’un cas positif dans une crèche ou une école, Il faudrait systématiquement mettre en quarantaine les enfants ayant été en contact avec le cas positif et les parents. Et il conviendrait de dépister tout le monde», estime Georges Dupuis, ancien médecin cantonal et épidémiologiste.

En Israël et en Italie, des jeunes enfants souvent infectés

Il semble en effet que les nouveaux variants changent considérablement la donne en ce qui concerne la contagiosité des enfants, jusque-là estimés comme peu vecteurs du virus, et qu’une plus grande prudence devrait s’appliquer comme l’a récemment tweeté un professeur en virologie milanais. Selon un article récent du British Medical Journal, Israël mais aussi le nord de l’Italie auraient observé une très forte progression de l’épidémie parmi les enfants, y compris les très jeunes.

Le nombre d’enfants infectés, âgés de moins de 10 ans, aurait ainsi quadruplé en Israël au mois de janvier par rapport à décembre tandis que dans le village italien de Corzano, le 3 février dernier, 60% des personnes contaminées étaient des enfants en âge d’aller à la crèche ou à l’école primaire.

Nicolas Troillet reconnaît que «les nouveaux variants sont plus facilement transmissibles chez les enfants en bas âge, mais certainement moins que chez les adultes». Il précise toutefois que «les petits enfants sont plus souvent asymptomatiques que les adultes ou présentent moins de symptômes». «Les autorités suisses ont systématiquement du retard dans leurs décisions lors de cette pandémie», critique Georges Dupuis. «Il n’est ni prudent ni clair de pratiquer parfois des quarantaines et des dépistages et parfois pas dans les structures d’accueil et les écoles.»

Pas de troisième vague?


 

Lors de la dernière semaine écoulée, les contagions sont restées stables, tout comme les hospitalisations (31). Deux personnes sont encore intubées et deux autres sont aux soins intensifs. «Il y a de nouvelles hospitalisations mais il y a aussi de nombreuses personnes qui quittent les hôpitaux», analyse Georges Dupuis. «La situation reste inquiétante parce que le plateau atteint est encore haut», précise Nicolas Troillet. Il ne peut exclure la possibilité que nous soyons à l’aube d’une troisième vague mais elle provoquerait sans doute moins d’hospitalisations et de décès que la seconde en raison de la vaccination des personnes vulnérables.

Georges Dupuis est plus optimiste. «Non, il n’y aura vraisemblablement pas de troisième vague avec l’explosion que nous avons connue en octobre. Le plateau atteint par l’incidence depuis plusieurs semaines est la résultante de deux forces contraires: celle de variants plus contagieux qui poussent la courbe vers le haut et celle des mesures de semi-confinement qui la maintiennent vers le bas», dit-il. «L’Autriche ou l’Italie qui connaissent actuellement une forte augmentation des contaminations avaient relâché fortement et rapidement les mesures sanitaires. Ce n’est pas notre cas et si nous maintenons des mesures tout en poursuivant la vaccination, nous pouvons être relativement confiants.» Mais les vaccins devront sans doute être adaptés aux variants et répétés d’ici à la fin de l’année.


 

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