Il a connu la Suisse au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il n’avait que 4 ans. «En mai 1944, mon père a été tué lors du bombardement de Saint-Etienne. Veuve, ma mère peinait à s’en sortir avec ses huit enfants. J’étais le dernier», raconte Henri Sarradin. En mauvaise santé, il est placé par la Croix-Rouge Suisse chez Edouard et Alice Donnet à Monthey. «Ils avaient déjà accueilli onze autres petits depuis la guerre de 14-18. Je devais y rester trois mois, puis ç’a été six, puis neuf.» Les mois se sont transformés en décennies puisqu’il vit sur les rives de la Vièze depuis septante ans. Car s’il est retourné un temps chez lui, le petit Français est bien vite revenu. «Je n’arrivais plus à m’habituer à la vie là-bas. Alors, les Donnet m’ont repris.»
Chez eux, le garçonnet trouve une nouvelle famille. «Ils m’ont accueilli comme un...