Le PLR a manqué le grand chelem au niveau des quatre villes du Valais romand. A contrario de Martigny (Marc-Henri Favre), Sierre (François Genoud) et de Sion (Marcel Maurer), la présidence de Monthey échappe une nouvelle fois aux libéraux-radicaux. Distancé de seulement 108 voix par Stéphane Coppey lors de l'élection de l'Exécutif, le 14 octobre dernier, Jean-Marc Tornare a quasi sextuplé son retard (2064 suffrages contre 1486). A la lecture de ces chiffres, l'ancien président du BBC Monthey a choisi de se retirer de la course. Un choix validé par le comité de la section Monthey-Choëx, dès hier en début de soirée. Question de bon sens.
Surpris lui-même par l'ampleur de l'écart, Stéphane Coppey a versé quelques larmes lors de l'annonce du retrait de son principal adversaire, sentant la victoire finale s'approcher à grands pas. "Les citoyens se sont rendu compte du travail que j'ai accompli, parfois dans l'ombre, depuis huit ans au sein de l'Exécutif", souligne-t-il.
La question de l'âge semble également avoir joué en faveur du candidat président (41 ans) à l'instar des excellents scores obtenus par Yannick Buttet et Philippe Nantermod lors des élections au Conseil national, l'automne dernier. "Le résultat de Yannick a clairement été un déclencheur", admet son collègue de parti. "A l'image de l'élection d'Ismaël Perrin, à Val-d'Illiez ou celle de Fabrice Donnet-Monay à la tête de Troistorrents, le district de Monthey est entré dans une ère de changement, de rajeunissement."
Tornare a choisi son camp
Pourtant, la campagne du PLR aura été davantage visible que celle des démocrates-chrétiens dans cette dernière ligne droite. En atteste la massive présence sur les divers marchés des libéraux-radicaux au centre-ville. "Preuve qu'une campagne, cela se prépare des années à l'avance et pas dans le sprint final", sourit Stéphane Coppey. "Quant aux différents débats, ils ont montré le vrai visage des trois candidats."
"Je suis perplexe. Je ne m'attendais pas à un tel écart", admet Jean-Marc Tornare, satisfait de la campagne. "Plusieurs facteurs ont joué contre moi. L'entente entre la Gauche Plurielle et le PDC a parfaitement fonctionné. Au sein de mon parti, je n'ai pas fait l'unanimité. Enfin, la question de l'âge a certainement joué en faveur de Stéphane Coppey." Pas revanchard, l'élu PLR "appellera à titre personnel à voter Stéphane Coppey."
Au second tour de la présidence le 25 novembre, l'ultra favori démocrate-chrétien croisera le fer avec Christian Multone (1051 voix hier). Le leader de l'Entente pour Monthey n'a pourtant recueilli que 22,82% des votes. "Je veux donner un véritable choix aux quelque 1400 personnes qui ont voté Jean-Marc Tornare", argumente-t-il, balayant les critiques. "Il faut que celles-ci puissent reporter leurs suffrages sur une autre personne."
Et Christian Multone de poursuivre: "Je me sens radical. Je rappelle que j'ai été élu avec cette étiquette, tant au Conseil municipal que comme député suppléent au Grand Conseil. Ma candidature est donc parfaitement légitime malgré l'écart qui me sépare de M. Coppey. J'en appelle donc aux électeurs de cette ville pour qu'ils me soutiennent. En votant pour moi, ils sauront à quoi s'en tenir."
Et le municipal de l'Entente de conclure en décochant une flèche contre Jean-Marc Tornare: "Si le candidat naturel de son parti, Jean-Bernard Duchoud, s'était présenté, il aurait été élu président!"
Hier, le taux de participation a atteint 51% contre 45,54% il y a un mois. Dans quinze jours, pas certain qu'on dépasse le seuil des 40%.. .