Il arrive au Palladium à peine cinq minutes après l’heure convenue. «J’ai croisé une connaissance, nous avons échangé quelques mots», s’excuse Georges Mariétan. Non sans un sourire: «Désormais, je m’offre le luxe de la ponctualité!» Naguère coutumier de retards qui avaient le don d’agacer ceux qui en faisaient les frais, le Champérolain a changé de vie. Après avoir foncé d’un rendez-vous à l’autre et assumé nombre de mandats au service de la collectivité, il s’est retiré des affaires voilà deux ans.

Le sexagénaire l’avoue, il n’avait pas planifié l’après. «J’ai vécu intensément et passionnément ce que j’ai fait, avec une belle symbiose entre mes aspirations profondes, ma vie privée et mon vécu professionnel, politique et sportif. J’ai eu beaucoup de chance, les choses se sont faites naturellement. Il m’a fallu arriver dans la dernière ligne droite pour envisager la suite.»

J’ai vécu intensément et passionnément ce que j’ai fait, avec une belle symbiose entre mes aspirations profondes, ma vie privée et mon vécu professionnel, politique et sportif.

Georges Mariétan, président de l’Association du patrimoine champérolain

La transition s’est négociée en douceur, là encore de manière sereine. Jusqu’à ces derniers jours, il a fonctionné comme secrétaire de la Commission régionale de santé des districts de Monthey et Saint-Maurice ou membre du bureau exécutif de Canal 9 et conservé des liens dans la vie associative et diverses sociétés. «Petit à petit, on m’a sollicité pour différentes choses mais je n’ai pas foncé tête baissée», assure-t-il.

Des aspirations plus intérieures

Privilège de retraité, Georges Mariétan se plaît en effet à cultiver des amitiés de longue date devant un repas tout en orchestrant son surplus de temps libre autour d’engagements en phase avec ses affinités. «Je me suis toujours dit que si je pouvais avoir une vie pleine et active, je voudrais ensuite avoir assez de recul pour boucler la boucle et revenir à des aspirations plus intérieures.»

Un patrimoine à valoriser

Il y a deux ans, il a succédé à Luis Mendes de Leon à la tête des Rencontres musicales, s’ouvrant plus grand les portes d’un monde de la musique classique qu’il ne connaissait qu’en simple amateur. «Malgré la pandémie, les éditions 2020 et 2021 ont été un succès. Et en 2022, c’est Jean-Sébastien Bach qui sera à l’honneur. Le soutien important de nos fidèles mécènes, sponsors et spectateurs nous permettra de monter en puissance et d’offrir une dizaine de concerts de haute qualité.»

Depuis 2019, Georges Mariétan préside les Rencontres musicales de Champéry. L’édition 2022 mettra à l’honneur Jean-Sébastien Bach. © DR

Plus récemment, il a pris les rênes du Patrimoine champérolain, association forte de plus de cent membres qui s’active à préserver et à valoriser les richesses qui témoignent de l’histoire locale. S’appuyant sur un comité rajeuni, il caresse plusieurs projets, dont la mise en place d’un nouveau local de travail et d’archivage.

Du tac au tac en vidéo

«Nous aimerions aussi disposer d’une vitrine, même si elle n’est pas permanente, et proposer des expositions plus fréquentes tout en intensifiant l’inventaire de nos biens et en prospectant auprès des privés, car beaucoup de personnes avancent en âge et nous devons être attentifs à ne pas laisser disparaître des éléments significatifs.»

Personnalité très connue, Georges Mariétan peut apporter un certain rayonnement à notre association.

Juan de Araujo, ancien président du Patrimoine

Pour Juan de Araujo, Georges Mariétan est la personne idéale pour cette fonction. «Il est du village et porte de l’intérêt à son patrimoine bâti et non bâti. En plus, il vient avec un regard neuf et il est innovant», estime l’ancien président du Patrimoine. «Personnalité très connue, il peut qui plus est apporter un certain rayonnement à notre association.»

Présider le Patrimoine champérolain permet à Georges Mariétan de garder du lien avec le village et la population. Ici avec le comité, lors de la dernière vente de sapins. © DR

La communication, son «dada»

Toujours en lien avec ce désir de garder du lien avec la population et un ancrage dans la vie locale, Georges Mariétan collabore à la rédaction du «Messager champérolain», plus particulièrement la rubrique consacrée aux nonagénaires. Une sorte de retour aux sources pour lui, qui a créé ce journal en 1977.

Cette activité lui donne l’occasion de refaire de la communication qui a «toujours été mon dada», souligne cet ancien président de l’Association des journalistes sportifs valaisans, par ailleurs chef de projet à la naissance de Radio Chablais en 1983.

L’occasion aussi de se rendre compte combien ce monde a évolué: «Dans mes mandats centrés sur la vallée d’Illiez, je collabore avec Région Dents du Midi, des jeunes très professionnels et à l’aise avec les moyens modernes. Ça me donne l’impression – presque l’illusion – d’être encore en phase avec cette manière de vivre!» (Rires.)

En route vers Compostelle

Au début de cet été, il a en outre signé pour les Amis des sentiers de la vallée d’Illiez la brochure «Tour pédestre du val d’Illiez». Là encore, cet engagement s’inscrit pleinement en harmonie avec ses aspirations personnelles. «Ça m’a passionné, car j’adore la nature et je fais de plus en plus de randonnées, jusque dans les Alpes vaudoises, le Haut-Valais ou l’Oberland.»

Auteur des textes de la brochure «Tour pédestre du Val d’Illiez», Georges Mariétan aime parcourir les chemins de la région et d’ailleurs. Ici à la Pointe de Bellevue, avec son épouse Anouk et son fils Xavier. © DR

Avec son épouse Anouk, il a aussi entamé le chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle. «Cet été, nous avons commencé par la Via Jacobi, la traversée de la Suisse à pied. En dix-neuf jours, nous avons rallié Genève depuis Rorschach, parcourant près de 500 kilomètres. Au printemps, nous planifierons la suite. Il est important de continuer à se projeter. Si Dieu nous prête vie…»

Mon parcours
1954 Je suis né le 18 septembre.
1976 Je suis élu député suppléant (deux périodes) avant de siéger vingt-quatre ans comme député.
1978 Je suis nommé secrétaire de l’Association régionale Monthey/Saint-Maurice puis dirige l’Organisme intercantonal de développement du Chablais (aujourd’hui Chablais Région) dès 1981.
1988 J’entre à l’exécutif de Champéry et suis élu à la présidence. Un poste que j’occuperai durant vingt ans.
2007 J’accède à la présidence du Grand Conseil.
2021 J'accepte la présidence de l’Association du patrimoine champérolain.

Piano: l’album de Béatrice Berrut primé

Le dernier disque de la Montheysanne figure parmi les albums classiques marquants de 2021 selon la RTS. Une étoile de plus pour la pianiste qui s’apprête à sortir un nouvel opus.