Le 15 mai, les citoyens de Monthey et Collombey-Muraz devront choisir s’ils souhaitent fusionner avec la commune voisine. En cas de oui, la nouvelle ville valaisanne deviendrait la deuxième du canton, avec près de 28 000 habitants.

Une fusion administrative

«Si aujourd’hui on dit oui à la fusion, c’est parce qu’elle répond à une vision commune pour les générations futures», insiste Mathieu Couturier. Le président du comité au PLR Monthey-Choëx y voit de nombreux avantages et rappelle que l’idée résulte de plusieurs années de réflexions, composées d’études et d’ateliers participatifs.

La fusion est administrative. Les identités locales resteront, mais nous pourrons gagner du temps dans les décisions.

Mathieu Couturier, président du comité au PLR Monthey-Choëx.

Les opposants s’inquiètent d’une perte d’identité des villes en cas d’acceptation le 15 mai prochain. Ce débat n’a pas lieu d’être selon les partisans. «La fusion est administrative. Les identités locales resteront, mais nous pourrons gagner du temps dans les décisions», explique Mathieu Couturier.

Autre argument pour le camp du non, le risque d’être sous-représenté politiquement pour Collombey-Muraz. Une crainte non fondée selon les partis en faveur du oui. «En Valais, les dernières expériences ont montré le contraire. Avec Charrat ou Vollèges, on s'aperçoit même que les petits villages sont surreprésentés», déclare David Mariétan, conseiller général le Centre (ex-PDC) à Monthey. La question reste néanmoins sensible, la section collombeyroude du PDC s'est d'ailleurs prononcée contre la fusion mardi.

Des avantages économiques

Aujourd’hui, Monthey et Collombey-Muraz collaborent étroitement et les relations sont bonnes. Ce cas de figure ne va pas durer éternellement, et il vaut mieux en profiter quand le contexte est favorable a rappelé le camp du oui. «Avec la fusion, nous gagnerons beaucoup de temps, et l’on s’épargnerait de nombreuses complexités administratives qui ont également un coût», déclare Mathieu Couturier. L’union des deux communes offrirait aussi à chaque administration des compétences supplémentaires selon le PLR. «Collombey-Muraz n’a par exemple pas de service juridique, alors que c’est le cas à Monthey.»

Avec un pôle fort de 30 000 habitants entre Lausanne et Sion, nous pourrions travailler efficacement pour faciliter l’implantation de nouvelles entreprises.

Patrick Oberson, conseiller général du PS Collombey-Muraz.

Du même avis, le Parti socialiste estime également que la puissance financière dégagée par la fusion relancerait l’économie de la région. «Avec un pôle fort de 30 000 habitants entre Lausanne et Sion, nous pourrions travailler efficacement pour faciliter l’implantation de nouvelles entreprises», détaille Patrick Oberson, du PS Collombey-Muraz.

Enfin, dernier argument avancé mercredi et il concerne directement la population de Collombey-Muraz. La fusion aurait un avantage: les impôts baisseraient, puisqu’ils s’adapteraient au coefficient actuel et plus favorable de Monthey.

Eviter les aberrations

Une piste cyclable qui s’arrête à la frontière entre les deux villes, ou des centres commerciaux érigés sur des sites agricoles alors que quelques mètres plus loin, l’activité d’une autre zone industrielle reste pratiquement au point mort dans des bâtiments vétustes venant dénaturer le paysage, sont des arguments supplémentaires mis en avant par les Verts, également en faveur de la fusion.

Il faut une vision globale pour gagner en cohérence dans l’aménagement du territoire.

Présidente du Parti des Verts du Chablais valaisan

«Il faut une vision globale pour gagner en cohérence dans l’aménagement du territoire», déplore Carole Morisod. La présidente des Verts du Chablais valaisan constate aussi que dans leur activité de tous les jours, les citoyens ont déjà fusionné. Pour elle et le camp du oui, il ne reste donc plus que l’administration le soit aussi pour améliorer la cohésion.

Fusion Monthey/Collombey-Muraz: des affiches en faveur du "oui" détruites

Du matériel de la campagne du projet de fusion entre les deux communes a été saccagé. Les partis appellent à plus de respect.