Conseil du Léman: le contingentement des étrangers préoccupe

Limiter l'immigration en Suisse réduira la croissance démographique de l'espace lémanique. L'économie subirait aussi un ralentissement, selon les études publiées mardi par la commission économie, tourisme et population frontalière du Conseil du Léman réunie à Champéry.

11 oct. 2016, 16:06
Les actifs transfrontaliers des départements de l'Ain et de la Haute-Savoie contribuent pour environ 8% du produit intérieur brut des cantons de Genève, Vaud et du Valais.

L'introduction de contingents pour limiter la population étrangère, comme le demande l'initiative de l'UDC, aurait des effets défavorables sur les cantons de l'arc lémanique. Le Conseil du Léman a lancé deux études pour en évaluer les conséquences.

Une éventuelle limitation à zéro de l'immigration, un cas extrême utilisé pour évaluer les conséquences, la croissance démographique de l'espace lémanique serait diminuée de moitié pour la période 2014-2040. Au lieu d'une croissance de 770'000 personnes, la population augmenterait de 340'000 habitants.

Dès 2035, la population active pourrait tomber sous le niveau qui était le sien en 2014. Le rapport entre population active et population retraitée deviendrait défavorable avec moins de deux actifs pour un retraité.

Croissance économique entravée

Economiquement, une étude réalisée par l'Université de Genève montre que le nombre d'actifs transfrontaliers a plus que doublé au cours des quinze dernières années dans les trois cantons suisses (Genève, Vaud, Valais) de l'espace lémanique. Dans le même temps, le taux de chômage n'a pas augmenté.

A Genève, un emploi sur quatre est occupé par un travailleur transfrontalier. La proportion est de 5% dans le canton de Vaud, de moins de 1% en Valais. Les actifs transfrontaliers des départements de l'Ain et de la Haute-Savoie contribuent pour environ 8% du produit intérieur brut des trois cantons.