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L’Hôpital Riviera-Chablais se cherche une nouvelle direction

Après la démission de la directrice financière et l’arrêt maladie de la directrice médicale, c’est au tour du directeur général de jeter l’éponge. Un départ qui devrait amener plus de sérénité, selon les syndicats et les politiques.

28 mai 2020, 13:45
/ Màj. le 28 mai 2020 à 17:57
Pascal Rubin, directeur de l'Hôpital Riviera-Chablais, quitte un navire dans la tourmente.

Pascal Rubin n’est plus le directeur de l’Hôpital Riviera-Chablais (HRC). La nouvelle n’a pas réellement surpris, tant la pression, ces dernières semaines, était devenue forte. Dans un communiqué envoyé jeudi, unique déclaration en raison des audits en cours, Pascal Rubin estime que «l’avenir d’un établissement de santé publique aussi stratégique pour toute une région ne peut se résumer à des combats de personnes».

Depuis la fin du mois d’avril, lors de la présentation des comptes 2019 du nouvel hôpital où l’on apprenait le déficit de 18 millions de francs au lieu des six budgétisés, les critiques à son encontre s’étaient multipliées.

Un changement demandé de longue date

Dernière charge en date: le communiqué diffusé mardi par les quatre syndicats de l’HRC exigeant un changement de direction. «Nous espérons que ce départ permette à l’hôpital et aux collaborateurs de retrouver un peu de sérénité et un mode de fonctionnement satisfaisant», a réagi Barbara Pfister, secrétaire syndicale des SCIV. «Nous attendons du conseil d’établissement qu’il prenne aussi ses responsabilités. Pascal Rubin ne sera peut-être pas le seul à quitter encore le navire.»

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Un navire qui perd peu à peu son équipage après la démission en mars de la directrice financière et l’arrêt maladie de la directrice médicale. Au bout du compte, des six membres de la direction générale de l’établissement, seuls trois sont encore présents aujourd’hui.

Une confiance rompue

Pour la conseillère d’Etat valaisanne en charge de la santé Esther Waeber-Kalbermatten, cette démission permettra surtout de débloquer la situation difficile actuelle. «Pascal Rubin n’avait plus la confiance des médecins ni des syndicats notamment. Dans cette situation de crise, tout semblait au point mort. Cette annonce donne la possibilité d’un nouveau départ pour l’HRC.»

Du côté vaudois, la conseillère d’Etat Rebecca Ruiz «prend acte de ce départ», tout en assurant que la conduite de l’HRC se poursuit malgré tout et qu’il est «garanti que les patients continuent à recevoir les soins de qualité dont ils ont besoin.»

Commission d’enquête maintenue

Depuis la divulgation des problèmes financiers de l’HRC, plusieurs députés vaudois avaient réclamé la création d’une commission d’enquête parlementaire (CEP) pour investiguer en profondeur la situation. L’UDC valaisanne allait également la demander lors de la prochaine session du Grand Conseil en juin. Une idée toujours d’actualité malgré cette démission. «Ce départ témoigne d’un profond malaise qui appelle à des éclaircissements. Nous avons d’autant plus besoin d’une CEP lorsque le plus haut cadre quitte le navire», estime Grégory Logean, chef du groupe UDC.

Pour la commission de surveillance de l’HRC, qui doit remettre son rapport aux députés tout prochainement, ce départ interloque. «Cette démission arrive au pire moment, alors que les audits ne sont pas terminés. Pour moi, c’est presque un aveu de culpabilité», relève le président Olivier Turin.

Le conseil d’établissement de l’HRC de son côté dit «regretter que les attaques personnelles se substituent à l’examen rationnel de la situation» et annonce qu’une réorganisation provisoire de la direction va être communiquée ces prochains jours. D’autres changements sont encore attendus, notamment au niveau du conseil d’établissement, qui doit renouveler tout ou partie de ses membres en 2020 selon la convention en vigueur.
 

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