«La prière s’est imposée dans la solitude de ma captivité.» En duplex depuis Bogotá, l’image en moins, l’ancienne candidate à la présidence colombienne Ingrid Betancourt est revenue sur ses 2321 jours passés aux mains des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC). Son intervention devant les quelque 300 personnes présentes s’inscrivait dans le cadre des vingtièmes Rencontres Dorothée et Nicolas de Flüe, organisées à Saint-Maurice pour réfléchir à l’action humaine dans une perspective chrétienne.
Depuis sa libération en 2008, Ingrid Betancourt en appelle inlassablement au pardon, au nom de la liberté. «C’est un parcours difficile et solitaire qui survient comme un déclic égoïste de survie. Mais sans pardon, la souffrance du passé continue de nous meurtrir dans le présent.» Pour y parvenir, il faut, selon la Franco-Colombienne, changer sa perception de soi et de l’autre. Comprendre que celui-ci ignore parfois la douleur qu’il provoque, et que chacun pourrait personnellement se retrouver...