FRANÇOIS-XAVIER PUTALLAZ professeur
Christophe Darbellay propose d'économiser sur les inutiles traitements des personnes en fin de vie. Et il a raison. Mais il aborde le problème par le mauvais bout: celui des coûts de la santé, au lieu de le traiter du point de vue médical et éthique.
L'éthique rappelle que «l'acharnement thérapeutique» est une atteinte à la dignité humaine: il est immoral d'utiliser des moyens disproportionnés par rapport aux résultats thérapeutiques escomptés. La pratique médicale quotidienne est déjà orientée par ce principe, et c'est tant mieux: si, chez un malade hospitalisé, on découvre un cancer à un stade très avancé et incurable, le médecin renonce à des thérapies disproportionnées; et il en parlera avec le malade et sa famille: d'abord parce que de telles thérapies donneraient des résultats décevants, ensuite parce qu'elles provoquent des effets secondaires graves, enfin parce qu'elles coûtent cher. La question des coûts n'est donc qu'un...