Ferdinand Hodler, ses vues des Alpes vaudoises et du Léman. Des nus de Félix Vallotton, dont une "Femme aux colliers" à la sensualité sans artifices. "Les bourbakis" d'Albert Anker. Ces chefs-d'oeuvre suisses sont à voir jusqu'au 14 juin à la Fondation Pierre Gianadda.
Ce que le public ignore, c'est que les trésors exposés à Martigny se trouvent au coeur d'une âpre bataille juridique. Ou plutôt, la Fondation pour l'art, la culture et l'histoire, qui en est propriétaire (Stiftung für Kunst, Kultur und Geschichte, SKKG). Les deux enfants du géant zurichois de l'immobilier Bruno Stefanini (90 ans aujourd'hui) et l'ancien conseil de fondation s'en disputent le contrôle depuis des mois. Le conflit s'est envenimé au point que les services du ministre Alain Berset, chargé de la Culture, sont intervenus. Il y a une semaine, ils ont tranché en faveur des descendants du collectionneur. Mais l'affaire n'en restera pas là.