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Rétablir la communication pour retrouver un équilibre

Soigner son couple avant la crise.

31 oct. 2013, 00:01

"Nous n'entendions plus nos besoins respectifs", explique Madame. Le couple approche de la quarantaine. Il s'est formé voilà cinq ans. C'est un second mariage pour Monsieur. Il avait déjà des enfants. Ils en ont eu d'autres depuis. "C'est problématique une famille recomposée", admet-il. "Il faut concilier avec l'ex-femme, qui reste la mère, avec les enfants eux-mêmes qui naviguent entre les foyers, et les différentes visions d'éducation."

Des tensions en découlent. Au fil, des mois et des années, jusqu'à l'insupportable... Insultes, reproches, accusations, et autres dérapages... "J'ai vraiment cru que nous en étions arrivés à l'irréversible" , confie Madame. Monsieur ne réfute pas. "Nous avions tellement de colère l'un envers l'autre. Pris dans nos monologues, nous ne voyions plus le mal que nous nous infligions l'un à l'autre." Sur le conseil d'une pharmacienne, dans un moment de détresse, Madame a proposé à son mari, une thérapie conjugale.

Le couple a attendu quelques mois avant de se décider et la situation s'est dégradée encore. "La plupart des personnes qui s'adressent à la consultation viennent quand une crise importante éclate et qu'ils sont déjà proches de la rupture" , commente Anne Dubuis, conseillère conjugale (couple et famille) au centre SIPE de Sion et Sierre*. Alors que "plus les désaccords et les mésententes sont pris en considération tôt, plus les chances de les dénouer sont grandes" , affirme la thérapeute.

Voir le positif

"Surtout, quand les conjoints ont encore l'envie et le désir de se comprendre." Les couples oublient de passer du temps ensemble. Chacun est pris dans son travail, par les tâches liées aux enfants. La relation est négligée et le dialogue se perd, poursuit-elle. "Ils ne se souviennent plus du positif qui les lie. Ils n'en voient pas plus dans les expériences qu'ils partagent et qui pourraient les faire évoluer ensemble." Une personne tierce les aide à prendre du recule sur leur situation.

"Elle permet surtout de rétablir un espace de communication entre les deux personnes", précise la thérapeute. Sa méthode, accompagner et encadrer l'échange en suivant le fil des thématiques abordées par le couple et les émotions présentes. "Surtout ne jamais donner de "recettes." L'objectif est d'aider le couple à trouver ses propres solutions, et non d'en imposer. "Après sept séances échelonnées sur environ deux mois, ça se passe déjà mieux entre nous", dit Monsieur. Madame approuve: "Un respect s'est instauré. Et peu à peu, nous partageons même des blessures antérieures à notre relation. Elles éclairent certaines de nos réactions." Elle évoque jusqu'au sentiment, que ensemble, ils pourraient les réparer. C'est sur cette idée que la thérapie Imago se fonde. "L'enfant commence sa vie en relation, est blessé dans ses relations et va guérir dans une relation. Celle de couple en particulier", explique Carla Nessi Trippi. "Une blessure, même minime, risque de créer le conflit."

Pas de hasard amoureux

Les manques et les trop de l'enfance conditionnent les réactions de la personne, mais aussi ses rencontres futures. "Les gens se choisissent sans s'en rendre compte en fonction de leurs blessures dans le but d'en guérir. Il n'y a pas de hasard", analyse la psychothérapeute. Anne Dubuis, des centres SIPE de Sion et Sierre, ne pratique pas cette approche. A ses yeux, cette réponse appartient à chaque couple et est à découvrir au fil du travail thérapeutique. "L'essentiel est la volonté de s'en sortir et l'énergie qui y est consacrée", souligne la conseillère. Monsieur approuve.

Avant d'envisager la thérapie conjugale, lui et sa femme avaient pris des cours de communication non violente. "Cette démarche complète celle de la médiation." Il faut d'abord que chacun se remette en question de son côté et accepte d'apprendre les règles du respect, conclut-il "Si l'un pousse et que l'autre n'est pas partie prenante, quoi qu'on entreprenne, les chances de succès seront minimes."

*Notes: Sipe: "Sexualité, information, prévention, éducation", est un centre d'écoute pour toutes les questions liées à la sexualité, présent dans toutes les régions du canton (Monthey, Martigny, Sion, Sierre, Brigue, Loèche). Reconnus par l'Etat du Valais, ses tarifs se veulent très accessibles, 60 francs négociables, le but étant de s'adresser à tous les couples peu importe qu'ils soient hétéros, homos, riches ou pauvres, classiques ou libres, le tout dans une perspective parfaitement laïque.

www.sipe-vs.ch L'émission Antidote de Canal 9 du lundi 4 octobre prochain portera sur "Les troubles du langage". Diffusion à 19 h, puis rediffusion à 21 h et 23 h. Et les samedi et dimanche soir suivants à 20 heures.

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