Arosa-HCV Martigny, l’affiche de la finale de la Coupe nationale réservée, cette saison, aux seuls amateurs, mettra aux prises deux des quatre meilleures équipes de la MH League. Pour le club valaisan, c’est peut-être une chance unique d’inscrire son nom au palmarès de cette épreuve qui, dès l’hiver prochain, réintégrera les clubs de Swiss League. La finale se déroulera à Lucerne, dimanche à 19 h 15.

La dynamique: elle est positive pour le HCV Martigny

Match du 24.09.2022 entre le
HCV Martigny et le EHC Bülach.
No 21 Seydoux Romain du HCV Martigny © Okan Zagnos/Pigiste/Le Nouvelliste

Romain Seydoux reconnaît une remise en question individuelle et collective. © Okan Zagnos

Elle est plus favorable au HCV Martigny, vainqueur de six de ses huit derniers matchs qu’à Arosa, laquelle formation était irrésistible en début de saison avant de caler depuis quelques semaines. A l’inverse, le club valaisan est de retour après un mois de décembre plus compliqué en raison, surtout, d’une cascade de blessés. «C’est vrai qu’on a connu un passage à vide pour diverses raisons», acquiesce Daniele Marghitola, l’entraîneur. «Sans être parfaits non plus, nous avons su rebondir. Au moins, en termes de confiance et d’efficacité offensive, nous sommes bien mieux qu’avant Noël. Dans certains aspects, défensifs notamment, il faut toutefois en faire davantage.»

Cette finale arrive au bon moment parce que nous avons pu faire le plein de confiance.

Romain Seydoux, attaquant du HCV Martigny

«Il y a eu une remise en question individuelle et collective après toutes ces défaites», reconnaît Romain Seydoux. «Ce n’était pas possible de continuer ainsi si on veut atteindre nos objectifs. Chacun en a fait un peu plus. Je ne dirais pas pour autant que tout est parfait mais nous sommes sur le bon chemin. Ces dernières semaines, nous avons gagné des matchs que nous aurions perdus en décembre. C’est vrai que cette finale arrive au bon moment parce qu’on a pu faire le plein de confiance.»

Rémy Rimann estime que la victoire à Huttwil, sur une patinoire adverse, a fait du bien. «C’était une bonne préparation pour cette finale. Je me réjouis surtout qu’on soit sorti de cette mauvaise passe. Nous sommes conscients que c’est maintenant que tout se joue. Désormais, nous abordons les choses sérieuses.»

Le HCV Martigny a-t-il donc trouvé son rythme de croisière? «Si on pense ça, c’est sûr qu’on va se planter», coupe l’entraîneur. «Non, on a encore une marge de progression jusqu’aux play-off. C’est le dernier moment pour effectuer un saut de qualité.»

L’adversaire: Arosa a des arguments individuels et collectifs

Match du 24.09.2022 entre le
HCV Martigny et le EHC Bülach.
Entraîneur Marghitola Daniele du HCV Martigny © Okan Zagnos/Pigiste/Le Nouvelliste

Daniele Marghitola voit en Arosa une équipe de guerriers. © Okan Zagnos

Arosa, c’était l’épouvantail du début de saison: neuf victoires de rang. C’est aussi l’un des trois candidats à la promotion avec Coire et le… HCV Martigny. En championnat, les deux équipes ont remporté, chacune, une confrontation directe. «Arosa est très solide défensivement; il pratique un hockey très rapide», commente Daniele Marghitola. «C’est une équipe de guerriers habitués à disputer ces gros matchs. Ils ont déjà joué et gagné une finale l’année passée (ndlr: la Coupe amateur face à Dübendorf). Eux aussi ont connu un passage à vide. En début de saison, j’avais le sentiment qu’Arosa était déjà en mode play-off. Je me demandais s’il parviendrait à tenir la distance. La seule certitude, c’est qu’il faudra sortir un très gros match pour ramener la coupe.»

En termes d’individualités, là où le HCV Martigny compte trois joueurs dans le top 10 des meilleurs compteurs de la ligue, il faut remonter au 23e rang pour trouver le premier Grison: Hassan Krayem avec 20 points. «Non, non, ils ont de très bons joueurs», assure Romain Seydoux. «C’est vrai que les deux équipes, à ce niveau, se ressemblent. Individuellement et offensivement, c’est très fort. Arosa possède quatre lignes homogènes. Quand tout lui réussit, c’est difficile pour l’adversaire. C’est à celui qui en voudra le plus.»

Arosa possède des individualités qui peuvent faire la différence.

Daniele Marghitola, entraîneur du HCV Martigny

«Attention, Arosa a quand même des individualités qui peuvent faire la différence», prévient Daniele Marghitola. «C’est une superbe équipe», confirme Rémy Rimann. «Je ne lui vois pas beaucoup de points faibles. Par contre, elle préfère jouer avec le puck qu’utiliser ses arguments physiques. Défensivement, il faudra éviter les erreurs individuelles.»

En MH League, les deux joueurs valaisans admettent que Thoune est probablement encore supérieur. «C’est l’équipe qui m’a le plus impressionné parce qu’elle ne cesse aussi de progresser d’une année à l’autre», constate Romain Seydoux. «Dans le cadre du championnat, je redoute surtout Thoune qui me paraît peut-être meilleur encore», embraie Rémy Rimann.

Le contexte: une finale de Coupe, c’est plutôt inhabituel

Match du 24.09.2022 entre le
HCV Martigny et le EHC Bülach.
No 13 Rimann Rémy du HCV Martigny © Okan Zagnos/Pigiste/Le Nouvelliste

A ce niveau, il est rare que les joueurs soient invités à disputer une finale de Coupe même si Arosa détient le trophée. Pour autant, ce n’est pas la première fois que les joueurs valaisans joueront un trophée sur un seul match. Ils étaient nombreux, en 2019, à avoir pris part au cinquième et dernier match de la finale des play-off en MH League à Sierre. Romain Seydoux, par exemple, en garde toujours un goût amer. «C’est à la vie à la mort», confirme l’attaquant. «Il n’y a pas de séance de rattrapage. C’est pour vivre de tels moments que l’on pratique ce sport. Cette finale, c’est l’occasion de gagner quelque chose avec le HCV Martigny. C’est ce que l’on attend depuis quelque temps, raison pour laquelle, à la fin de chaque saison, nous sommes plusieurs à prolonger encore d’une année pour gagner un trophée.»

La Coupe, c’est nouveau et surtout très excitant.

Rémy Rimann, attaquant du HCV Martigny

Rémy Rimann, lui, était dans le camp adverse en 2019. Il sait ce que ça représente de soulever un trophée au terme de soixante minutes ou plus. «Ça se joue sur un match mais c’est un peu différent», nuance-t-il. «La Coupe, c’est nouveau. C’est surtout très excitant. Le trophée est là, à notre portée; il faut aller le chercher parce que dès la saison prochaine, avec la Swiss League, ce sera terminé. Il ne faut pas craindre Arosa mais se réjouir, plutôt, de ne pas devoir nous déplacer dans les Grisons.»

Daniele Marghitola est bien conscient du contexte. «En finale, il n’y a que la victoire qui est belle. La deuxième place n’intéresse personne. C’est un match qu’il faut gagner, sans quoi l’objectif n’est pas atteint. Ils étaient effectivement quelques-uns sur la glace, à Sierre, en 2019. Derrière, on n’a plus eu l’occasion et la chance de rejouer une finale. Sans évoquer une quelconque revanche, c’est un événement à part pour lequel on s’est mis dans une bulle durant une semaine.»

Hockey: l’excitation gagne les rangs du HCV Martigny à 2 jours de la finale de la Coupe nationale

A Lucerne, dimanche (19 h 15), le HCV Martigny tentera d’accrocher à son palmarès la Coupe nationale, réservée aux seuls amateurs. Il défiera Arosa, autre cador de MH League.