Ale voir se mouvoir dans l’entrelac des salles du Manoir, jeans gris, chemise au diapason, barbe et cheveux attachés, on se dirait presque que l’homme s’est trompé d’étage en voulant se faire maltraiter les tympans deux niveaux en dessous, lors d’un concert de stoner rock des Caves du Manoir. Et on n’aurait pas totalement tort. Car Sylvain Croci-Torti est presque avant toute chose un fan de musique. Fan d’une frange très spécialisée de la scène rock, où les conversations sont passées au crible d’un lexique qui pourra sembler impénétrable au profane. Stoner, Doom, Drone... Des genres et sous-genres où le son est ultra-puissant, grave, limite oppressant.
«Peindre la musique»
C’est là, dans cet inclinaison inconditionnelle à se perdre dans le volume des guitares, qu’est née l’inspiration plastique de l’artiste. «J’ai fait l’ECAL à Lausanne. Quand j’ai commencé les beaux-arts, je voulais tellement incorporer la musique à mon travail que j’essayais...