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JO 2014: le slopestyle snowboard dans l'oeil de Matt Rouiller

Matt Rouiller vient de Martigny (VS). Il a 36 ans, dont 25 passés dans le snowboard. Prof, puis juge, puis organisateur de compétition de freestyle, il est un bon observateur de la scène internationale actuelle. Il a suivi les qualifications du slopestyle qu'il débriefe pour nous, avant de faire ses pronos pour les finales de samedi (hommes) et dimanche (femmes).

08 févr. 2014, 07:16
Matt Rouiller a été juge dans de nombreuses compétitions de snowboard. Il est actuellement à la tête du magasin spécialisé Levitation à Martigny.

Matt Rouiller, 36 ans, vient de Martigny, en Valais. Il est à la tête d'un magasin de sport spécialisé dans les sports de glisse "fun". Il a un passé de rider, de juge, de prof, et il est aujourd'hui manager d'un team de skieurs et de snowboardeurs.

Matt, vous avez regardé jeudi toutes les qualifications du slopestyle chez les snowboarders, aussi bien les filles que les garçons. Qu'est ce qu'on peut retenir de ces séances?

Ben tout d'abord que les favoris sont au rendez-vous. Y'a pas vraiment de surprise au niveau des qualifs. Les Canadiens et les Scandinaves sont tout devant. La petite déception vient peut-être des Américains qui avaient tout misé sur Shaun White qui a choisi de ne pas s'aligner en slopestyle.

Et les Suisses?

Les Suisses, comme les autres Européens, sont loin derrière.

Comment on explique ça?

Je pense que c'est surtout un problème d'infrastructure. On n'a pas en Suisse, à part peut-être à Laax, de parcours de slopestyle qui ont le niveau. Les Américains et les Canadiens ont misé là-dessus depuis très longtemps et ils ont beaucoup investi. Aujourd'hui, tous les meilleurs du monde s'entraînent là-bas. Les Scandinaves l'ont compris et ils s'installent carrément aux States. En été, ils sont en Nouvelle-Zélande ou en Australie. Les Suisses font quelques stages, mais pas assez.

Ce parcours olympique, il est particulier?

Il impose le respect, les sauts sont énormes. Shaun White s'est d'ailleurs blessé. T'as pas le droit à l'erreur. En slopestyle, la vraie difficulté, ce n'est pas de rentrer une figure, c'est de la plaquer parfaitement pour garder assez de vitesse pour le kick suivant.

Pour les Suisses, Lucien Koch et Jan Scherrer, pas d'espoir de médaille?

Faut pas être défaitiste, mais une place dans les 10, ce sera déjà bien, pour autant qu'ils se qualifient pour la finale.

Et chez les filles?

Isabel Derungs a fait ses qualifs devant les toutes meilleures du monde. Donc, elle a de bonnes chances. Chez les filles, les différences sont moins grandes avec les Américaines, parce qu'elles utilisent des infrastructures moins imposantes.

Le slopestyle, c'est nouveau au niveau olympique, mais pas dans le snowboard?

C'est vrai. C'est la discipline où on a encore de la place pour la créativité, le style. Dans le pipe, c'est de moins en moins le cas. Des légendes, des gars à l'origine du snowboard comme Terje Haakonsen, ont un regard critique là-dessus. Les riders sont devenus des gymnastes. Ils se sont beaucoup entraînés sur des trampos, ils ont gagné en technique, mais ils ont perdu en style.

Donc, aujourd'hui, les compétitions sont trop formatées?

Surtout dans le pipe, oui. Ils font presque tous les mêmes tricks au même moment, au même endroit. Dans le slopestyle, il y a encore de la place pour la personnalité. Mais pour gagner, il faut quand même rentrer au moins un "triple cork" 1440, ça fait trois rotations complètes sur deux axes. Donc on passe trois fois la tête en bas en faisant 4 tours sur soi-même.

 

 

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