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Votations fédérales: le Valais tire le bilan de l’expérience des autocollants anti-fraudes

Les étiquettes autocollantes introduites en Valais lors des votations fédérales du 13 juin ont provoqué une hausse du nombre de bulletins nuls, qui passe de 2 à 3,4%. Un résultat qui satisfait le Conseil d’Etat, mais qui est critiqué par le député Jérôme Desmeules.

14 juin 2021, 12:13
/ Màj. le 14 juin 2021 à 15:47
Il faut désormais apposer une étiquette personnelle sur les enveloppes de réexpédition.

La population valaisanne a incorporé dimanche pour la première fois dans sa routine de vote l’utilisation des étiquettes autocollantes, visant à renforcer la sécurité du scrutin.

Celles et ceux qui votent par voie postale ou par dépôt à la commune doivent depuis les votations de dimanche apposer un autocollant personnel sur leur feuille de réexpédition en plus d’une signature. Début mai, le Grand Conseil valaisan avait discuté de l’introduction de ce nouveau système, s’inquiétant d’une possible baisse du taux de participation, ou une hausse du nombre de bulletins nuls.

1,5% de bulletins nuls supplémentaires

«Nous sommes passés de moins de 2% de bulletins nuls à 3,4%», indique lundi à Keystone-ATS le chef du Département de la sécurité, des institutions et du sport Frédéric Favre. La différence (1,4 point de %) pourrait venir d’erreurs dans l’utilisation des étiquettes personnelles, confirme-t-il. Mais c’est un premier résultat «très encourageant», car «ceux qui ont voté juste cette fois continueront de le faire.»

Le conseiller d’Etat relève aussi que l’introduction de ces gommettes n’a pas empêché les gens de participer, un deuxième aspect «très réjouissant», selon lui: 59% d’électeurs ont pris part au scrutin en Valais, soit autant que la moyenne nationale.

Deux éléments également salués par le président de la Fédération des communes valaisannes Stéphane Coppey. «Nous sommes très contents de la tournure des événements de ce week-end par rapport aux craintes qu’on pouvait avoir avec cette nouveauté», réagit-il, soulignant que la hausse du nombre de bulletins nuls est «correcte». La fédération a prévu de se réunir prochainement pour discuter plus en détail de cette première mise en œuvre.

Il y a toutefois une «grande disparité entre les communes» quant au nombre de bulletins nuls entrés, que l’on pourrait imputer à une mauvaise utilisation des gommettes, note Frédéric Favre. La prochaine étape sera donc d’analyser la stratégie d’informations dans les communes où ce taux est le plus faible et de «voir pour la partager avec toutes les autres» afin d’améliorer ce résultat.

Prédépouillement «rallongé»

Avant ce premier scrutin, la Fédération des communes valaisannes s’inquiétait des charges administratives et logistiques que représente la mise en place de l’autocollant. Là aussi, Stéphane Coppey est pour l’heure rassuré.

«Il y a eu peu de demandes de nouveaux jeux d’étiquettes», indique-t-il, avançant un nombre de 77 pour Monthey, qui compte plus de dix mille votants potentiels. «Légèrement rallongé», le prédépouillement, qui débute le vendredi soir avec les votes par correspondance, est également «jouable avec une bonne organisation».

«Ces bulletins nuls poseront problème lors des élections»

Le député Jérôme Desmeules (UDC) n’est pas convaincu du tout. «Ce système n’est pas bon. Si l’on compare avant et après l’introduction des nouvelles étiquettes, on voit que le nombre de bulletins nuls a doublé.» Lors du deuxième tour des élections au Conseil d’Etat en mars, il y a eu 2249 bulletins nuls (sur 123 416), soit 1,82%. Le 13 juin, le nombre de nuls est passé à 4692 (sur 136 106), soit 3,4%.

Pour l’élu de Fully, une telle situation n’est pas déterminante lors d’une votation fédérale. «Par contre, pour une élection, qui se joue régulièrement à quelques voix, ce n’est pas anodin.»

Jérôme Desmeules interviendra à nouveau au Grand Conseil pour changer ce système mis en place pour lutter contre les fraudes.
 

 

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