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Une modélisation physique pour imaginer le futur Rhône à Martigny

Devisés à 200 millions de francs, les travaux de sécurisation prévus à Martigny dans le cadre de la 3e correction du Rhône font l’objet d’une modélisation physique 3 D réalisée par les ingénieurs de l’EPFL.

04 juin 2019, 11:59
/ Màj. le 04 juin 2019 à 14:59
La maquette de l'EPFL du futur Rhône, lors de la présentation à la presse. Elle propose la modélisation physique en 3D du comportement du futur fleuve.

Le Rhône du futur prend forme à Martigny. L’Ecole polytechnique fédérale de Lausanne a en effet investi une partie des hangars de TMR pour y monter un modèle physique du fleuve qui couvre le secteur allant du pont de Branson à l’embouchure de la Dranse. Construite à l’échelle 1:52, cette maquette géante a permis d’étudier en trois dimensions le comportement du Rhône dans son futur tracé.

Le Coude du Rhône, secteur complexe

«Ces simulations nous ont offert une sécurité supplémentaire», explique Tony Arborino, chef de l’Office cantonal de la construction du Rhône (OCCR3). Installé sur une surface de 400 mètres carrés, ce modèle physique – le troisième réalisé dans le cadre de R3 après ceux de Viège (en 2005 et de l’embouchure de la Gamsa en 2018) – a déjà permis à Giovanni De Cesare, directeur opérationnel de la plateforme de constructions hydrauliques de l’EPFL, et à son équipe «de réaliser des simulations de crues, d’observer et d’analyser le phénomène d’érosion et le charriage des sédiments».

A lire aussi: Rhône 3 à Viège: un incroyable condensé de ce que sera le fleuve valaisan

Couplée à un modèle numérique, cette technique a surtout servi à vérifier les calculs théoriques. Elle a aussi contribué à optimiser les futurs travaux et à «apporter la preuve que le lit du fleuve est maîtrisé».

200 millions en dix ans

Un sacré défi technique selon le conseiller d’Etat Jacques Melly. Car le Coude du Rhône est un secteur éminemment complexe et forcément stratégique le long des 160 kilomètres du fleuve. Les raisons: «Une pente 20 fois plus prononcée que la normale; un coude à 90 degrés et l’embouchure de la Dranse qui complique encore l’écoulement du Rhône», détaille Tony Arborino. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le traitement de ce secteur a été classé en mesures prioritaires. «Entre Branson et le Relais du Saint-Bernard, les travaux vont s’étaler sur dix ans et devraient coûter 200 millions de francs», a développé ce mardi Tony Arborino.

Peu d’impact sur l’agriculture

Pour ce prix, le Rhône va être élargi mais aussi approfondi, sans trop devoir sacrifier de terres agricoles. «L’impact n’a rien à voir avec d’autres régions valaisannes», rassure Tony Arborino. Les travaux permettront aussi de sortir de la zone rouge 80% des 60 hectares de zone à bâtir aujourd’hui placés en zone de risque élevé. Et Giovanni de Cesare de révéler que l’élargissement se fera par endroits au détriment d’une route. «Au sortir du coude, le Rhône épousera la montagne et aura droit à une digue 100% naturelle avec le mont d’Ottan.» Ce qui entraînera de facto la suppression de la liaison routière actuelle entre Fully et Dorénaz.

Opérationnel depuis 2018 et servant également à la recherche appliquée dans le cadre de la formation des étudiants, le modèle physique du Coude du Rhône fera l’objet d’une journée portes ouvertes cet automne, avant d’être démonté probablement en début de l’année prochaine. «La mise à l’enquête publique de ces mesures prioritaires devrait suivre en 2020», annonce Tony Arborino qui s’attend à un délai de trois à cinq ans de procédures avant de passer aux travaux proprement dits.
 

 

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