Le bouchon de Marie-Thérèse

Le coin des hérauts est réservé aux messagers de nos terroirs. Des personnalités qui nous confient la relation particulière qui les lie aux vins du Valais. Aujourd’hui, place à Denis Maillefer. Codirecteur de la Comédie de Genève, il accompagne sa seconde saison, avec en ce moment «Pièces de guerre en Suisse» d’Antoinette Rychner et Maya Bösch.

24 nov. 2019, 19:00
Denis Maillefer (002)

«Lorsque j’ai codirigé le TLH-Sierre, il me semblait très important d’apporter un soin particulier au bar. Et donc à la carte du bar. Pour tous les produits, que je souhaitais locaux, et donc aussi, et peut-être surtout, pour le vin. Alors nous avons choisi les vins, en nous disant qu’il fallait ne pas se tromper, et faire un tournus pour proposer une carte qui change et proposer des saveurs et cépages différents d’une saison à l’autre. Alors, outre un vin vaudois choisi par pure malicieuse provocation, et, évidemment, quelques splendides crus de la région sierroise, j’avais mis à la carte une Dôle de Marie-Thérèse Chappaz. Il se trouve que je la connais et qu’elle avait été ma porte d’entrée, voilà une vingtaine d’années, dans le monde des vins valaisans. Quelques personnes ont râlé, arguant que Fully était tout de même bien loin de Sierre, mais bon, en gros tout le monde était assez content de notre carte.

Et donc, un soir, à force de persuasion, je réussis à inviter Marie-Thérèse à sortir de ses vignes et venir voir un spectacle au TLH. Elle était avec une amie, et était arrivée assez tôt. Du coup elles décident de prendre un verre, et Marie-Thérèse se rend «incognito» au bar et demande deux verres de Dôle, la sienne. Cette Dôle est parfaite pour boire un verre de rouge avant un spectacle je trouve. Fruitée, légère et un peu profonde, elle «va bien», comme on dit dans le canton de Vaud. Sauf quand elle est bouchonnée, comme l’était celle qu’a goûtée Marie-Thérèse ce jour-là…»