Il se définit comme un vigneron heureux. Un viticulteur d’abord, puisqu’un grand vin naît à la vigne. Un homme de la terre qui cherche une justification à chaque acte. Benoît Dorsaz pense, réfléchit, analyse. A son métier, il veut trouver un sens. Faire du bon vin, certes. Mais après?
«J’aimerais que les gens qui boivent mon vin se sentent mieux. Que mes crus leur révèlent le meilleur d’eux-mêmes. Cette finalité justifie mon métier, m’encourage à bien faire, à donner à mon tour le meilleur de moi-même.»
Le ton est donné. Cet homme de la terre est un intellectuel. Et de partager avec nous cette phrase tirée d’un poème, «à chacun, l’âge venu, la découverte ou l’ignorance». Lui, ce serait plutôt la découverte, la remise en question, la quête. Il reconnaît qu’on peut vinifier de très bons vins en étant uniquement axés sur le produit, «mais si tu as conscience de...