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Une Evolénarde raconte comment elle a apprivoisé son handicap

Victime d'un accident à 20 ans, Fabienne Gluderer s'est retrouvée hémiplégique et sans voix. Trente ans après, elle raconte son parcours pour retrouver goût à la vie, dans une autobiographie.

22 nov. 2013, 16:21
Fabienne Gluderer, 50 ans aujourd'hui, se sent enfin "heureuse", après un long chemin.

C’est l’histoire d’une femme, d’origine évolénarde, qui avait tout pour elle. Tout était déjà programmé dans sa courte vie. Très sportive, elle était très active dans sa vie personnelle et d’étudiante. Et s’imaginait déjà avec un travail intéressant, un mari et des enfants. Un parcours tout tracé qui ne faisait pas l’ombre d’un doute. Jusqu’au jour où un accident de vélo stoppe la jeune femme dans sa course effrénée.

Fabienne Gluderer a à peine 20 ans quand elle se retrouve à l’hôpital pendant un an, suite à un traumatisme crânien. Après deux semaines de coma, elle ne peut plus parler et est hémiplégique du côté gauche. Une réalité dure que Fabienne Gluderer peine à affronter. «J’étais intimidée par ma nouvelle intégrité physique et jalouse de la vie des autres. Je me voyais comme un poisson dans un bocal. Comment pouvais-je être si figée alors qu’avant, j’étais tout le temps dans le mouvement?», raconte-t-elle.

"J'ai aussi eu une vie"

Trente ans plus tard, elle se raconte dans un livre qui vient de sortir de presse. L’occasion pour elle de parler de sa manière d’apprivoiser son handicap, de se créer malgré tout une vie, une belle vie. «J’avais besoin de dire que, moi aussi, j’ai une vie qui a évolué, que j’ai fait des choses de mon existence même si tout semblait s’être arrêté le 18 septembre 1984, jour de mon accident», raconte Fabienne Gluderer, émue.

Le temps de l'apaisement

Aujourd’hui, à 50 ans, elle se dit enfin heureuse. Parce qu’elle a lâché prise, à un moment de son parcours. «Au lieu de me raidir contre le vent, je suis partie avec le vent. J’ai appris à suivre l’intuition plutôt que ma volonté trop cabrée», écrit-elle. Ce bouquin marque une étape dans sa existence, le temps de l’apaisement. Le bout d’un long chemin.

Car, pour survivre, Fabienne Gluderer a d’abord tenté de gommer son handicap. «J’ai essayé de tout faire comme avant. J’ai fait de la natation, par exemple, mais cela a été la catastrophe.» La jeune femme ne pouvait s’empêcher de faire des comparaisons avec sa vie défunte.

Renaissance en Afrique

Grâce à sa détermination, elle parvient à retrouver la voix. Mais il lui a fallu du temps pour calmer sa révolte. «Je ne supportais plus les gens qui continuaient à vivre normalement autour de moi alors que j’étais totalement cassée.» Ne voyant pas de porte de sortie, elle part en Afrique. «J’avais besoin de me retrouver, seule, face aux autres qui ne me considèrent pas comme handicapée.» Pendant quatre mois, elle renaît au contact des Africains. Et, pour la première fois depuis son accident, elle s'est sentie exister à nouveau. «J’étais écoutée. On me considérait.»

Depuis lors, sa vie a enfin pu redémarrer.

Découvrez le témoignage complet de Fabienne Gluderer dans l’édition papier du "Nouvelliste" de samedi.

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