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Télécoms: Alcatel-Lucent va biffer 10'000 postes à travers le monde

L'équipementier en télécommunications Alcatel-Lucent, qui tente depuis plusieurs années de sortir de la crise, confirme la suppression de 10'000 postes à travers le monde dans le cadre d'un plan de réorganisation.

08 oct. 2013, 17:24
alcatel

L'équipementier télécoms Alcatel-Lucent, en grave difficulté financière, a annoncé mardi la suppression de 10'000 postes dans le monde. La France "paie un lourd tribut" avec la suppression de 900 postes, soit plus de 10% de ses effectifs, selon les syndicats.

Depuis la difficile fusion en 2006 de la société française Alcatel et de l'américaine Lucent Technologies, le nouveau groupe, qui emploie aujourd'hui 72'000 salariés, dont plus de 8'000 en France, a lancé plusieurs plans de restructuration occasionnant des milliers de pertes d'emplois en Europe.

Cette sixième restructuration vient allonger la longue liste des plans sociaux en France, après les dossiers Air France, PSA ou encore Sanofi.

"La France et l'Europe paient encore un lourd tribut. Sur les 10'000 suppressions de postes, il y en a 4100 en Europe dont 900 en France, soit 10% des effectifs avec en plus des fermetures de sites. C'est violent !", a affirmé Stéphane Dubled, délégué central CGT.

La CFE-CGC dénonce de son côté dans un communiqué un "véritable tsunami social" et en appelle au gouvernement pour infléchir" les décisions du groupe.

Retrouver la rentabilité

Lors d'un comité de groupe européen, la direction d'Alcatel a présenté aux élus du personnel un plan visant à réduire ses coûts fixes de plus de 15% d'ici à 2015. L'objectif pour l'équipementier, qui a encore perdu 1,3 milliard d'euros (1,6 milliard de francs) l'an dernier, est de réduire ses coûts d'un milliard d'euros, afin de retrouver "le chemin de la rentabilité", selon un communiqué.

Le nouveau directeur général d'Alcatel-Lucent, Michel Combes, avait dévoilé en juin son plan stratégique baptisé "Shift" pour sortir l'entreprise de la crise, mais était resté muet jusqu'ici sur les conséquences sociales de ce nouveau plan.

Alcatel-Lucent va ainsi supprimer 10'000 postes nets d'ici à 2015, dont 4'100 en Europe-Moyen-Orient-Afrique, 3800 en Asie-Pacifique et 2100 sur le continent américain.

Plan social permanent

En France, l'entreprise entend recentrer ses activités sur ses sites de Villarceaux (Essonne) et de Lannion (Côtes d'Armor). Le groupe envisage de supprimer 900 postes dès 2014, auxquels s'ajouteront 900 autres postes qui feront l'objet de redéploiements internes et externes.

Les postes touchés sont "principalement" des "fonctions support, administratives et commerciales".

"On est dans un plan social permanent. Les salariés paient encore le prix fort", a déploré Hervé Lassalle, délégué central CFDT. Il a précisé que le plan allait avoir un impact très large puisque les suppressions de postes vont concerner trois filiales "qui comptent 5'700 personnes en tout" sur un total de 8'200 salariés en France.

Fermeture de sites

Alcatel-Lucent envisage également "la fermeture rapide de deux sites - Rennes (Ille-et-Vilaine) et Toulouse (Haute-Garonne) - et la cession d'ici à fin 2015 de trois autres sites: Eu (Seine-Maritime), Ormes (Loiret), Orvault (Loire-Atlantique)", ajoute-t-il.

Lors d'une conférence de presse mardi, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a assuré que le gouvernement serait "particulièrement vigilant et exigeant" sur la mise en oeuvre du plan social de l'équipementier et a souhaité que la stratégie du groupe "soit clarifiée".

"Nous avons demandé à la direction d'Alcatel-Lucent de reformater à la baisse le plan social, le réduire", a pour sa part déclaré le ministre du Redressement productif, Arnault Montebourg, devant l'Assemblée nationale.

Présence en Suisse

En Suisse, Alcatel-Lucent est notamment fournisseur de services à large bande pour Swisscom et compte également parmi ses clients la Confédération ou les CFF. Le groupe avait annoncé l'an dernier la suppression de 25 emplois en Suisse sur un total de 400.

Les effectifs ont aussi diminué après la perte du contrat pour la gestion et la maintenance du réseau de l'opérateur Orange. Quelque 90 salariés avaient été transférés chez Ericsson. Alcatel avait également perdu un important contrat avec Sunrise.

Toutes les zones géographiques dans lesquelles le groupe est implanté contribueront aux réductions de postes, souligne un porte-parole, contacté par l'ats. "Pour l’instant, nous sommes en discussion avec nos partenaires sociaux concernant les aspects nationaux", ajoute-t-il.

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