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Raphaël Wicky: "Je n'ai pas de planification de carrière"

Nommé à la tête du FC Bâle, Raphaël Wicky dirigera à 40 ans un groupe professionnel pour la première fois de sa carrière d'entraîneur. Le Valaisan et son équipe se préparent actuellement à Crans-Montana dans le cadre du Festival de Football des Alpes.

13 juil. 2017, 22:08
Raphaël Wicky se présente en toute décontraction à Crans-Montana où le FC Bâle séjourne durant le Festival de Football des Alpes.

Raphaël Wicky effectuera cette saison ses débuts sur le banc d’une équipe professionnelle. Il les vivra sur le banc du FC Bâle, octuple champion de Suisse en série et vainqueur du doublé en juin. Le Valaisan s’annonce prêt à relever le défi qu’il prépare actuellement dans son canton d’origine dans le cadre du Festival de football des Alpes. Après une victoire face à l’Athletic Bilbao mercredi, une rencontre face au Sporting Lisbonne clôturera leur séjour samedi soir.

Prendre la tête d’une équipe championne dont l’entraîneur auteur du doublé n’a pas été conservé ne ressemble-t-il pas à un pari fou?

Je sais que les attentes sont énormes. Bâle a été huit fois champion d’affilée, il a réussi le doublé en juin. Mais si j’avais eu un problème avec ce facteur, je n’aurais jamais dit oui. La nouvelle équipe dirigeante m’a contacté pour savoir si j’étais ouvert à la discussion. Elles ont été positives. J’ai présenté mon projet, ils leur convenaient. Je n’ai pas hésité à m’engager. Faire mieux que lors de la dernière saison sera difficile, mais je ne commencerai pas la suivante en disant que nous souhaitons terminer troisièmes.

Entraîner une équipe professionnelle était-il un objectif que vous nourrissiez depuis vos débuts sur un banc de touche?

Je n’ai jamais eu de planification pour ma carrière d’entraîneur. Un seul point était clair et bien défini dans ma tête: je n’aurais jamais pris la tête d’une équipe professionnelle avant d’avoir terminé toute ma formation d’entraîneur. J’ai décroché le dernier diplôme, l’UEFA pro, en septembre 2016. Je n’étais pas dans le stress de passer au niveau supérieur. Si je n’avais pas obtenu la responsabilité de la première équipe, j’aurais continué mon travail avec les moins de 21 ans qui me convenait parfaitement. Je m’y sentais très bien.

 

 

Aviez-vous imaginé suivre un tel parcours lors de votre carrière de joueur?

Non, je n’y ai jamais pensé. Comme de nombreux joueurs, je ne consacrais pas beaucoup de temps à la réflexion pour ma vie après le football. Lorsque j’ai mis un terme à ma carrière d’actif en 2009, j’ai voyagé pendant six mois parce que je ressentais le besoin de prendre de la distance par rapport au football. Accepter que tout se termine est difficile. Il faut tourner la page et cela demande un effort. J’ai retrouvé le foot avec Martin Schmidt à Thoune avant de m’engager avec les moins de 14 ans de Servette.
 

Ces débuts à Servette ont-ils un lien avec votre engagement comme entraîneur?

J’avais du plaisir à être sur le terrain sans penser à aller plus haut. Ma seule motivation, je le répète, était d’obtenir les diplômes. Travailler avec les juniors m’a permis de découvrir ce que vivait un jeune avant de parvenir chez les pros. C’était le bon chemin.
 

En évoluant à la tête du FCBâle, vous plongez dans un environnement bien plus large avec des personnalités comme Marco Streller, Alex Frei ou Jean-Paul Brigger, où les responsabilités peuvent provoquer des tiraillements?

Nous sommes tous dans le même bateau. Ce partage ne me dérange pas, les rôles sont clairs. Je fonctionne en groupe. Sur le terrain, je ne pourrais pas m’entourer de personnes dont la tâche serait simplement de mettre les cônes. Cela n’empêche pas que les joueurs savent qui est le chef.

Avez-vous opté pour Massimo Lombardo comme assistant à la suite de votre expérience commune en équipe nationale?

Non, on ne peut pas dire qu’une grande amitié nous liait durant cette période. Nous nous sommes ensuite retrouvés ensemble dans le mouvement juniors de Servette, lui en moins de 18 ans et moi en moins de 16ans. Nous avons partagé le même bureau tous les jours et nous nous sommes aperçu que nous partagions les mêmes idées sur le football. Quelque chose s’est mis en place qui se construit toujours. Je connais mes forces et mes faiblesses et je veux travailler avec un encadrement qui m’apporte un plus dans les domaines où je suis moins à l’aise.

>> A lire aussi: Raphael Wicky comme Paolo Tramezzani

Un entraîneur valaisan, Raphaël Wicky, un des deux directeurs sportifs valaisan, Jean-Paul Brigger, et un président d’origine valaisanne, Bernhard Burgener, le FCBâle ne devient-il pas un club valaisan?

Non, non, il est bâlois et il le reste solidement. Le président a-t-il vécu en Valais? Je ne suis pas sûr. A part ça, le président de la FIFA est aussi Valaisan. Ils sont un peu partout. Cette présence ne doit pas tout au hasard.
 

Quelles sont vos relations avec le Valais?

C’est la maison. Quel que soit l’endroit où j’ai vécu, je suis toujours revenu en Valais durant les périodes de vacances en été ou en hiver. Ma famille et mes amis sont toujours ici. Ce retour est essentiel pour recharger les batteries.

Vous aviez refusé de vous exprimer avant la finale de la Coupe de Suisse. Le faites-vous aujourd’hui?

Je l’ai regardée en partageant un barbecue avec des amis, donc d’un œil puisque j’ai passé plus de temps à manger. Cela m’a permis de voir que Bâle était supérieur et qu’il a mérité sa victoire.
 

 

Sébastien Fournier vous avait recruté au sein du mouvement juniors du FC Servette, Martin Schmidt était le premier entraîneur que vous avez accompagné après votre carrière de joueur. Le premier revient à la formation, le deuxième n’est plus entraîneur de Mayence. Que vous inspirent leurs destins au moment où vous débutez chez les pros?

Si vous parlez des risques de se retrouver sans club ou en difficulté, c’est le métier. Je suis dans le milieu depuis près de vingt-cinq ans, je sais que tout va très vite. C’est le business qui le veut. Il est préférable de ne pas s’engager si l’on n’accepte pas cette réalité.
 

La Bundesliga mise aujourd’hui sur des entraîneurs très jeunes, de moins de 30ans comme Julian Nagelsmann à Hoffenheim. A 40 ans n’êtes-vous pas déjà trop vieux?

Je ne me projette pas plus loin que mon quotidien à Bâle. Aucun plan ne me guide. Je suis fier d’être là et je donnerai le maximum pour le FC Bâle.
 

La ligue des champions est aussi attrayante...
Nous n’allons pas la gagner, je suis réaliste. Les marchés chinois et anglais faussent complètement la donne actuellement pour les transferts. Nous n’avons pas les moyens d’engager un joueur d’Arsenal par exemple, mais nous ferons tout pour faire mal à des équipes de ce niveau.

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