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Les premiers témoignages sur le drame d'Arolla

Les médias italiens citent plusieurs témoins de la nuit tragique qui a coûté la vie à six alpinistes. Leur éclairage permet de comprendre l'horreur qu'ils ont vécue.

02 mai 2018, 17:16
Le groupe d'alpinistes mené par le guide italien a posté une photo souriante au départ de Chamonix. A ce moment-là, le soleil brille et tout va bien.

Les premiers témoignages qui font suite au drame survenu sur les hauts d'Arolla durant la nuit de dimanche à lundi au cours de laquelle six alpinistes ont perdu la vie commencent à tomber.

Comme cinq des six victimes sont d'origine italienne, et que la sixième bien que d'origine bulgare est l'épouse du guide italien, c'est naturellement la presse transalpine qui donne la parole aux acteurs involontaires de ce drame et à leurs familles.

Changement d'itinéraire inopportun

L'agence de presse italienne ANSA rapporte les propos du frère de l’une des victimes. Selon lui, les alpinistes impliqués dans l'accident "ont changé de chemin en espérant rejoindre le refuge par beau temps, mais à 550 mètres de la destination ils ont été bloqués par la tempête. "

Cette tentative de changement d'itinéraire n'était pas forcément opportune. Un des survivants italiens,Tommaso, explique à TG3, la troisième chaîne de la RAI: "Nous sommes allés dans le mauvais sens et nous nous sommes retrouvés dans la tempête."

En fait, il semble bien que les alpinistes ne savaient plus où ils étaient, comme l'explique Reinhold Messner, l'alpiniste italien, considéré par beaucoup comme l'un des meilleurs du XXe siècle. Selon lui, les victimes avaient peu de chance de s’en sortir et parle d’un effet baptisé "whiteout". "Quand tu te trouves dans le whiteout, une sorte de brouillard de neige, de vent fort et de gel, il n’y a pas d’erreur humaine qui tienne, parce qu’on ne voit  plus rien. Si tu n’as pas une expérience exceptionnelle, tu perds la tête. Et si tu ne trouves pas un endroit protégé, même un bon équipement et un GPS ne sert plus à rien."

Bouger pour ne pas mourir

Bloqués par la tempête, les alpinistes se retrouvent dans la nuit, le froid, le vent, sous la neige. Ils doivent tenter de survivre.

ANSA cite le père d'un des survivants, Tommaso. La nuit glaciale a été longue. "Tommaso a essayé de faire de la gymnastique et de ne pas s'endormir." Son père déclare : "Il est resté debout toute la nuit, je ne sais pas comment il a fait. Il a survécu grâce à son expérience. Il a également exhorté les autres à bouger pour ne pas dormir mais il ne pouvait pas les voir dans l'obscurité. Il ne savait pas où ils étaient."

Le même alpiniste, Tommaso, est directement cité par TG3: "De temps en temps, je voulais me laisser partir, mais ensuite j'ai pensé à ma femme." Il a donc résisté toute la nuit.

Un départ critiqué

Fallait-il partir faire cette étape de la Haute route un jour comme celui-là? Selon TG3, un survivant estime qu'il n'aurait pas fallu partir. "C'était une étape difficile à ne pas accomplir en un jour où le mauvais temps était annoncé pour 10 heures. Il ne fallait même pas y penser." 

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