Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Le congé paternité fait son bonhomme de chemin selon Travail.Suisse

Une enquête de Travail.Suisse constate que les employeurs entendent des besoins de leurs employés en charge de famille.

24 mai 2012, 11:46
Même si le congé paternité a peu progressé depuis l'an dernier, l'enquête annuelle de Travail.Suisse montre que les employeurs publics sont à l'écoute des besoins de leurs employés ayant charge de famille. Le syndicat milite pour un congé paternité de quatre semaines.

Même si le congé paternité a peu progressé depuis l'an dernier, l'enquête annuelle de Travail.Suisse montre que les employeurs publics sont à l'écoute des besoins de leurs employés ayant charge de famille. Le syndicat milite pour un congé paternité de quatre semaines.

Travail.Suisse présentait jeudi à Berne pour la cinquième année consécutive les résultats de son enquête sur les congés parentaux auprès des employeurs publics (Confédération, cantons et grandes villes).

Elle montre que les réglementations locales sont très souvent plus généreuses envers les employées devenues mères que celles contenues dans la loi. Il en va de même pour le congé paternité et le congé d'adoption, selon l'organisation faîtière syndicale.

Coûts supportés par les employeurs

Ainsi, dans les conventions collectives de travail, le congé maternité accordé est souvent de 16, voire de 18 semaines payées à 100%, alors que la loi prévoit un minimum de 14 semaines à 80%. Le congé paternité, lui, fait lentement son chemin. Les coûts sont actuellement supportés individuellement par les employeurs.

Un "vrai" congé paternité est ainsi pratiqué par la moitié des cantons suisses, dont toutes les administrations cantonales romandes, a relevé Valérie Borioli Sandoz, responsable de la politique de l'égalité à Travail.Suisse. Ces treize cantons accordent au moins cinq jours. Certains offrent en outre la possibilité de transférer des jours de congé supplémentaires de la mère au père.

Par rapport à l'année passée, la cause du congé paternité a notamment progressé dans les cantons du Jura et de Fribourg, qui ont adopté un temps réservé et payé pour les pères de respectivement 12 jours (17 en cas de naissances multiples) et de 5 jours.

Du côté des 25 plus grandes villes, Lausanne et Berne sont les plus généreuses, avec un congé paternité de trois semaines. La lanterne rouge est Neuchâtel, avec un jour de congé.

Mutualisés grâce à une solution nationale, ces congés deviendraient accessibles aux petites et moyennes entreprises, écrit Travail.Suisse, qui revendique de longue date un congé paternité de quatre semaines. L'investissement serait de 180 millions de francs. Il atteindrait 3,5 millions pour le congé d'adoption, selon le syndicat.

Interventions parlementaires

La nouvelle conseillère nationale Valérie Piller Carrard (PS/FR) déposera lors d'une prochaine session du Parlement un texte demandant que, par souci d'égalité, les pères puissent aussi bénéficier de plusieurs jours de congé payé lors de la naissance de leur enfant.

Son collègue Marco Romano (PDC/TI) a lui déjà déposé une motion demandant à ce que l'on mette fin à la discrimination des familles qui adoptent un enfant par rapport à celles qui ont la chance d'avoir leurs propres enfants, indique Travail.Suisse.

Dans ce domaine, les écarts constatés sont énormes. Les cantons les plus généreux sont Genève, Zurich, Neuchâtel et le Jura, qui octroient aux parents adoptifs de trois à cinq mois de congé. Six cantons offrent deux mois (LU, BS, BL, SG, TI, VD), tandis que d'autres se contentent de 2 ou 3 jours, voire ne disposent d'aucune règlementation à ce sujet.

Inégalités entre les sexes

Valérie Borioli Sandoz a toutefois relevé que des inégalités entre les sexes perdurent. Ainsi le canton de Fribourg offre un congé d'adoption de 12 semaines à ses employées mais 4 semaines seulement au père, pour autant que les démarches administratives l'exigent. "Encore plus étonnant", le canton de Genève accorde 20 semaines à la mère adoptive et seulement 10 jours au père.

De manière générale, les quelque 35'000 employés de la Confédération sont les mieux lotis, en particulier au niveau des allocations familiales. En outre, les pères et mères adoptifs bénéficient d'un congé payé de deux mois.


 

Votre publicité ici avec IMPACT_medias