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Iran: les réformateurs et modérés crient victoire après l'élection de Rohani

La victoire d'Hassan Rohani permet aux réformateurs et modérés iraniens de faire leur retour aux affaires après huit ans de domination des conservateurs.

16 juin 2013, 14:25
La victoire de M. Rohani marque le retour des modérés et réformateurs au gouvernement après une longue traversée du désert.

Les réformateurs et modérés iraniens criaient victoire dimanche après l'élection à la présidence de leur candidat Hassan Rohani. Après huit années de pouvoir conservateur à l'exécutif, la tâche est immense pour le religieux modéré élu à la tête du pays.

Hassan Rohani a recueilli 18,6 millions de voix (50,68%). L'actuel maire de Téhéran Mohammad Bagher Ghalibaf, est arrivé second, avec 16,55% des suffrages, devant Saïd Jalil (11,3%) et Mohsen Rezaï, l'ancien chef des Gardiens de la révolution (10,5%). Deux autres candidats n'ont pas dépassé 10%. Le taux de participation s'est établit à 72,7%, contre 85% en 2009.

Aucune irrégularité n'a été constatée, a précisé samedi le Conseil des gardiens de la constitution. Le rapporteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme en Iran avait estimé avant le scrutin que le climat politique dans le pays ne permettait pas de qualifier de "libre et équitable" la présidentielle.

L'ancien négociateur en chef du dossier nucléaire entre 2003 et 2005 a bénéficié de l'union des camps modéré et réformateur.

La victoire de M. Rohani marque le retour des modérés et réformateurs au gouvernement après une longue traversée du désert. Celle-ci avait débutée à la suite des manifestations contre la réélection de Mahmoud Ahmadinejad en 2009.

Isolé et victime de sanctions

La presse réformatrice iranienne était aux anges. "Le soleil de la modération s'est levé", annonçait le quotidien "Arman". Les journaux conservateurs préféraient saluer la confiance dans la République islamique. Les médias commençaient déjà à spéculer sur la composition de son gouvernement, alors que le nouveau président prendra ses fonctions le 3 août.

M. Rohani a déjà rencontré le président du Parlement Ali Larijani pour discuter de la composition de son cabinet, a indiqué le site du Parlement.

Samedi soir, la jeunesse de Téhéran qui fêtait l'accession au pouvoir de M. Rohani avait espéré "une nouvelle ère pour l'Iran" qui pourrait ainsi "retrouver son prestige" après plusieurs années d'isolement international.

Des sanctions internationales ont été imposées pour contraindre l'Iran, accusé de vouloir se doter de l'arme atomique, à cesser ses activités sensibles. Elles se sont traduites par une hausse du chômage, une inflation supérieure à 30% et une dépréciation du rial de près de 70%. Le rial s'est apprécié de près de 10% face au dollar pendant quelques heures alors que la victoire de M. Rohani se faisait plus précise.

Possibles discussions avec les Etats-Unis

Sitôt élu, le président a prôné une politique plus souple face aux grandes puissances afin d'alléger les sanctions, tout en demandant que les pays occidentaux "reconnaissent les droits de la République islamique" dans les discussions sur le nucléaire. M. Rohani a aussi évoqué de possibles discussions avec les Etats-Unis.

Les messages de félicitations ont afflué. La Russie a appelé Téhéran à resserrer ses liens avec Moscou. Les Etats-Unis ont déclaré qu'ils "restaient prêts à collaborer directement" avec Téhéran sur la question du programme nucléaire. La Maison Blanche a affirmé qu'un tel engagement aurait "pour but de trouver une solution diplomatique qui apaiserait les inquiétudes de la communauté internationale".

Israël a minimisé le rôle du nouveau président soulignant que c'est le Guide suprême Ali Khamenei qui décide de la politique nucléaire iranienne. Selon l'Etat hébreu, le choix d'un modéré permet à Téhéran de gagner du temps pour continuer ses efforts dans le domaine atomique.

Appel de la coalition syrienne

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton s'est dit "fermement déterminée à travailler avec les nouveaux dirigeants iraniens en vue d'une solution diplomatique rapide à la question nucléaire". Mme Ashton dirige les négociations nucléaires avec l'Iran au nom du groupe des "5+1".

La Grande-Bretagne a appelé Hassan Rohani "à mettre l'Iran sur un nouveau chemin", tandis que la France s'est déclarée prête à travailler avec M. Rohani.

La Coalition de l'opposition syrienne a appelé pour sa part Hassan Rohani à revoir la position de son pays qui soutient fermement le régime de Bachar al-Assad. Plusieurs monarchies arabes du golfe Persique ont dit espérer une amélioration de leurs relations, actuellement tendues.

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