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Il n'y a pas de fatalité à l'accident

Une bonne préparation préventive permet de réduire les risques

01 déc. 2011, 00:01
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Même si pour le moment elle se fait désirer, la neige finira par tomber. Et revêtira pour la plus grande joie des amateurs les pistes d'une épaisse couverture propice aux glisses.

Le froid aidant, les passionnés ont déjà retrouvé le chemin des patinoires. Mais les sports d'hiver réclament eux aussi leur tribut en matière d'accidents. Avec un peu d'effort, on peut pourtant limiter les dégâts.

En Suisse, pour l'année 2008, le Bureau de prévention des accidents estime que 43 210 personnes ont été blessées en ski, 24 760 en snowboard 11 580 en luge et 6320 en pratiquant le hockey. Des accidents dont les séquelles sont de plus en plus lourdes comme le confirme le Dr Yvan Arlettaz, médecin-chef du service d'orthopédie et de traumatologie de l'appareil locomoteur Hôpital du Valais-CHCVs. "Les cas de fractures à très haute énergie sont en augmentation. Des personnes chutent en ayant atteint des vitesses de 40 ou 50 kilomètres à l'heure. Des skis de meilleure qualité et des pistes trop bien préparées sont les causes de cette évolution.

Qu'entend-on par sports d'hiver?

Le ski, le snowboard, tous les sports de glace, la randonnée à skis ou encore l'escalade sur cascade de glace constituent les 90% des sports d'hiver.

Quelles sont leurs spécificités?

Les sports de glace ne sont que rarement liés à l'altitude. Ils impliquent un grand rôle de la technique et du physique. Pour le ski de piste, les impératifs du skieur moyen ne sont pas ceux d'un compétiteur.

Quel physique faut-il pour pratiquer ces sports?

Pour les sports de glace, il faut une bonne musculature dite "rapide", de l'endurance et également une capacité à une récupération rapide. Les entraînements pour ce type de sport visent à augmenter les capacités cardiaques, la récupération cardiopulmonaire et l'activité musculaire dite explosive. Il faut donc alterner augmentation de la fréquence cardiaque et phases de repos. Pour le skieur du dimanche, tout un chacun fera en fonction de ses capacités. Ceux qui pratiquent la haute montagne travailleront l'endurance avec efforts prolongés dans des conditions d'altitude marquées par le froid, le vent et le manque d'oxygène.

Et quelle technique?

Pour le sport de glace et le patinage, l'équilibre est prépondérant. Le ski de piste est tributaire du matériel technique qui évolue. Le skieur doit utiliser un matériel en rapport avec ses capacités physiques. Un bon vendeur intégrera ce facteur dans ses conseils d'achat. A 50 ans nous n'avons plus les mêmes conditions physiques et techniques qu'à 25 ans. Il faudra donc évoluer non seulement avec le matériel mais également avec sa condition physique.

Comment ont évolué les lésions traumatiques liées à la pratique du ski?

Avec l'augmentation de la qualité et des performances du matériel et l'amélioration de la préparation des pistes de ski, nous observons des blessures de plus en plus complexes et graves proches de celles des motards. Il s'agit de blessures qui peuvent conduire à des séquelles à long terme. Ce type de fracture complexe touche principalement la région du genou, de la hanche et de l'épaule par ordre de fréquence. Les blessures dépendent également des conditions d'enneigement et atmosphériques.

Y a-t-il un "public cible"?

Les quadragénaires et les quinquagénaires qui gardent le souvenir de leurs capacités physiques antérieures sont plus menacés. On constate par ailleurs que souvent la fatigue musculaire joue un rôle important dans les accidents. Au fur et à mesure de l'avancement de la journée, la fatigue aidant, les capacités diminuent et le risque d'accident augmente. De plus, après la pause de midi, le skieur relâche son attention et les muscles sont refroidis, ce qui favorise malheureusement le risque de chute. Ce qui implique une petite remise en condition avant de repartir.

Alors comment réduire les risques?

En plus de la préparation physique et technique décrite précédemment, il faut tenir compte également des aspects environnementaux. Il faut prendre conscience que lorsque l'on arrive sur une piste de ski ou sur une patinoire par exemple, nous ne sommes pas seuls à profiter de cet environnement. Il ne faut pas oublier que lors de la pratique du ski de hors-piste on met non seulement sa vie en danger mais également celle des autres. Il faut également avoir conscience qu'à partir d'une altitude de 3000 mètres il s'agit d'un environnement inhabituel et hostile potentiellement dangereux. Il est donc nécessaire de se poser la question: "Suis-je capable de le faire?" S'il y a un doute, il faut alors avoir le courage de se dire "Ce n'est pas pour moi" et renoncer.

Et le physique?

Pour ceux qui ont maintenu un entraînement physique tout au long de l'année, la reprise des activités sportives hivernales ne devrait pas poser de problème. Pour les autres, des cours spécifiques existent soit en cours commun soit de manière individuelle. Les centres de fitness et autres sont prêts à conseiller les amateurs de même que les guides de montagne seront prêts à accompagner les amateurs de hauts sommets. Ce sera toujours moins cher qu'un accident...

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