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Hausse du prix des billets: pas normal que les usagers paient autant pour l'infrastructure

Les associations de consommateurs et d'usagers estiment anormale la hausse des prix des billets pour les transports publics annoncée vendredi.

13 juil. 2012, 16:44
Les prix des billets des transports publics grimperont de plus de 5% en moyenne dès le 9 décembre.

La hausse des prix des billets pour les transports publics annoncée vendredi n'est pas du goût des associations de consommateurs et d'usagers. Elles estiment anormal de reporter autant sur les clients la hausse du prix du sillon, soit de l'infrastructure, décidée par la Confédération pour début 2013.

Comme beaucoup d'autres organisations, la Fédération romande des consommateurs (FRC) se montre soulagée que la hausse des prix soit finalement moins forte que prévu. Mais elle constate "avec amertume" que "Monsieur Prix n'a pas pu combattre la source principale de ces nouvelles hausses, soit la décision de la Confédération d'augmenter le prix du sillon demandé aux entreprises de transport public", écrit la FRC sur son site internet.

Les usagers vont donc devoir subir directement les conséquences brutales de la logique de "l'utilisateur-payeur", de plus en plus généralisée dans le domaine des transports publics, relève la FRC. La fédération plaide plutôt pour un engagement plus marqué des pouvoirs publics et une participation de l'économie au maintien et au développement du réseau.

Sara Stalder, directrice de l'organisation alémanique de protection des consommateurs SKS, remarque quant à elle que l'augmentation décidée pour deux ans va donner un peu de répit pour réfléchir à la question de savoir qui doit payer combien pour les transports publics.

Cinq fois trop

Pro Bahn Schweiz, représentant les intérêts des usagers, se montre en revanche plutôt mécontent, même si l'intervention du Surveillant des Prix a permis de modérer l'envolée des prix. Pour cette association, la participation des clients est certes nécessaire, mais l'augmentation de leur participation ne devrait pas aller au-delà du renchérissement annuel.

Or la hausse prévue dès décembre est cinq fois plus élevée. Pour Pro Bahn, le fait de faire passer à la caisse les usagers pour compenser la hausse du prix du sillon est assimilable à une forme de punition. La Confédération pourrait supporter elle-même les 200 millions de francs qu'elle impose aux entreprises de chemin de fer.

L'Association transports et environnement (ATE) demande également à la Confédération de faire preuve de "modération". Pour éviter de nouvelles hausses qui se répercutent sur les clients, le Conseil fédéral devrait renoncer à encore une fois augmenter le prix du sillon en 2017. A force de majorer unilatéralement les prix du chemin de fer, les voyageurs seront incités à reprendre leur voiture, prédit l'ATE.

Besoin d'argent

Andreas Windlinger, porte-parole de l'Office fédéral des transports (OFT), rappelle que l'Etat investit plus de 2 milliards de francs par an dans l'entretien du réseau ferroviaire. Il y a en outre une volonté politique claire pour augmenter notablement la participation des usagers au financement des transports publics.

Le projet de financement et d'aménagement de l'infrastructure ferroviaire (FAIF), actuellement entre les mains du Parlement, va dans la même direction. L'augmentation du prix du sillon pour couvrir les frais d'infrastructures est prescrite par la loi. M. Windlinger ne commente sinon pas l'augmentation du prix du billet, ce volet étant du seul ressort des entreprises de transports.

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