Sara Sahli
"Aimer un prêtre, c'était un immense péché! Nous avons vécu deux décennies d'amour clandestin, toujours sur la touche, sans jamais se confier à personne, avec la peur que l'on nous découvre" . Début d'après-midi dans un café à Fribourg. Gabriella Friedli Loser, 63 ans, jette un regard sur la rue peuplée de badauds. "Lorsqu'on nous a dénoncés en 1992, les kiosques de la ville étaient placardés d'horribles manchettes. "Un prêtre trébuche sur sa secrétaire", "Même les dominicains craquent"... Je n'osais plus sortir, j'étais comme dans un ouragan."
La rue n'est plus hostile aujourd'hui. Quelques heures plus tôt, la Fribourgeoise a partagé son histoire sur les ondes d'une radio. Son livre "Oh mon Dieu" a été fraîchement publié. Elle y dévoile une réalité encore occultée par l'Eglise catholique.
Pas un cas isolé
"Quand je suis tombée amoureuse de Richard, je pensais être la seule qui bravait cet interdit. Mais...