L’échec est cuisant. Nous sommes le 1er février 1959. La Suisse se prononce sur le suffrage féminin au niveau fédéral et la défaite est sévère. 67% du corps électoral s’oppose à l’introduction du droit de vote des femmes et le taux de participation – 66% – est le plus élevé depuis une quinzaine d’années. «Cela va forcer les suffragistes à recommencer par le commencement», note, satisfait, «Le Nouvelliste» d’alors.
Car pendant la campagne, le quotidien valaisan n’a pas caché son désaccord. «Parler politique entre femmes, c’est parler dentelles entre hommes.» «Même pour la mode les femmes font confiance à l’homme. L’exemple des grands couturiers en est une preuve.» «La femme suisse sait depuis toujours qu’elle peut gouverner l’homme sans droit de vote, c’est pourquoi elle s’en passe volontiers.»
Ces petits slogans, non signés mais tout à fait révélateurs, que l’historienne Raphaëlle Ruppen Coutaz a repéré pour son étude «La conquête...