"Allez, allez!" Deux badauds à l'ombre de la pente du château de Lausanne encouragent une jeune femme en top, ventre à l'air, qui pédale. Tour de chauffe pour ses mollets d'acier barbouillés de traces de chaînes.
Dans une heure, elle suera pour se qualifier pour la finale du championnat du monde des coursiers à vélo, prévue demain. Près de 500 de ces livreurs qui sillonnent les villes sont venus de tous les coins de la planète pour se mesurer sur les pentes lausannoises.
En haut de la colline, un immense barbu, dragon tatoué sur la jambe, avoue avoir un handicap. "Je viens d'Utrecht, en Hollande. Je vais souffrir ici! Ça va être dur de quitter mes routes plates." Mais le cycliste restera fidèle à son vélo de travail, un fixie (vélo à pignon fixe, donc à une seule vitesse) pour la compétition. "On me dit que je suis fou, mais...